I0 * COSINUS ET sinus d’une somme :
sinus en nombre impair compose justement le sinus de la somme des
arcs considérés et se comporterait, par conséquent, comme un sinus,
si l’on introduisait un arc de plus, tandis que l’ensemble des termes
où les facteurs sinus sont en nombre pair compose le cosinus de la
même somme et se comporterait désormais comme un simple facteur
algébrique.
Il ne reste plus, pour pouvoir indiquer à la manière d’une multipli
cation, tout en l’en distinguant, cette sorte d’opération de combinai
son propre à former les expressions du cosinus et du sinus d’une
somme, qu’à marquer, à l’aide d’un caractère spécial, les facteurs aux
quels on attribue la tendance à faire changer de signe les termes qui
les contiennent. Or ce caractère devra équivaloir à un changement de
signe, ou au facteur —i, pour chaque couple de fois qu’il paraîtra
dans un terme; et, comme il affectera de la tendance en question le
terme tout entier, quel que soit le facteur qui l’introduise, ou pourra
le séparer de celui-ci pour le placer ailleurs dans le terme, c’est-à-dire
l’assimiler lui-même à un facteur. Donc, sa répétition ou ce qu’on peut
appeler son carré donnant d’ailleurs —i, on devra, vu son analogie
évidente avec une racine carrée, mais sans avoir, bien entendu, à lui
en attribuer la signification, l’écrire lui-même \J—i. Ainsi, le signe
qu’on cherche pour en affecter ici les sinus n’est autre que le symbole,
dit imaginaire, —i, introduit déjà, dans l’étude des équations du
second degré de la forme [x— a) 2 = — ¡3 2 , par un désir analogue de
modifier le sens de la multiplication de manière à n’en faire, au besoin,
qu’un mode de combinaison où une quantité négative -—■ p 2 puisse être
censée le produit de deux quantités égales. Ce symbole y— i aura le
double avantage : i° d’indiquer clairement le changement de signe à
effectuer pour chaque couple de fois qu’il se trouvera dans un terme
du résultat définitif ; 2° de subsister encore une fois dans les termes
qui l’auront contenu en nombre impair, après qu’on l’en aura sup
primé autant que possible en effectuant les changements de signe
qu’impliquait sa répétition, et, par conséquent, de maintenir l’en
semble de ces termes, où il restera comme facteur commun, et
qu’on appelle, pour abréger, la partie imaginaire du résultat, es
sentiellement distinct de l’ensemble des autres termes, d’où y — i
aura complètement disparu et qu’on appelle la partie réelle du résul
tat. Ainsi la formule obtenue, purement symbolique en elle-même,
c’est-à-dire n’exprimant aucun résultat quantitatif saisissable, mais
seulement une certaine manière de combiner des caractères ou des
signes, se dédoublera finalement en deux formules qui, elles, auront