2 \\* EQUATION DIFFÉRENTIELLE DE CLAIRAUT.
Mais la relation (36) est aussi vérifiée en annulant l’inverse,
x _|_ cp'(y ) f du facteur d’intégrabilité, ce qui conduit, comme nous le
savons, à la solution singulière. Effectivement, si l’on tire y' de
l’équation x cp'(jd) = o pour en porter la valeur dans (35), ou, vu
la possibilité d’appeler c la quantité y' qu’on élimine, si l’on tire c de
l’équation x -+- cp'(c) = o, pour en substituer la valeur dans (Sj), on
fait précisément les calculs qui arriveraient à déterminer l’enveloppe
de la famille des droites (37), puisqu’on élimine c entre l’équation (37)
et l’équation -o, c’est-à-dire x + cp '(c) = o. Ainsi, la courbe lieu
des points {oc, y) représentés par l’équation résultante n’est autre que
l’enveloppe de la famille (37) de droites, conformément à ce que nous
avons observé plus haut (p. 233*), que la solution singulière corres
pond bien à l’enveloppe de la famille de lignes exprimée par l’inté
grale générale.
On voit que l’équation de Clairaut était très propre à mettre en
vue l’existence des solutions singulières, ainsi que leur importante
propriété géométrique (qui en fait le lieu des réunions ou des sépa
rations d’intégrales) et leur rapport intime avec les facteurs d’intégra
bilité. Aussi a-t-elle été, au xviu e siècle, un des premiers exemples
qui appelèrent l’attention des géomètres sur ces solutions, dont la
découverte se trouvait, il est vrai, déjà comprise implicitement dans
celle des courbes enveloppes faite par Leibnitz vers la fin du siècle
précédent.