CONSÉQUENCES PIIYSIQ. ET PSYCHOL. DE LA NATURE DE SES INTÉGRALES.
l’ordre et les autres caractères qu'elles offraient au départ. Et, si l’on
joint à celte circonstance la localisation possible des mouvements
[qui résulte encore de (87), quoique plus difficile à apercevoir] sui
vant certaines directions à partir de chaque centre d'ébranlement,
ainsi que la séparation, opérée dans certains de nos organes, des
vibrations de périodes différentes leur arrivant à la fois, on s’explique
comment les particularités diverses, les inégalités de toute nature,
imprimées par chaque corps a l agitation incessante qui en émane, et
dont plusieurs sont aptes à être perçues ou analysées en nous, sub
sistent jusqu’à de grandes distances dans les milieux homogènes
fluides et môme solides que cette agitation atteint. L’on conçoit donc
que tant de circonstances délicates ne s’atténuent, longtemps, presque
pas plus vite qu'elle ne le fait elle-même à raison de sa dissémination
latérale sur des surfaces d'étendue croissante, quoique néanmoins de
petits frottements intérieurs ou défauts inévitables d’élasticité, ainsi
qu'une hétérogénéité même légère, ou d’autres particularités qui ne
sont pas davantage représentées dans l’équation (34), doivent les
effacer bien avant l’extinction complète du mouvement.
Voilà sans doute pourquoi les seides sensations qui nous procurent
des connaissances nettes et variées sur le monde extérieur, les seules
mêmes qui nous fournissent un nombre de signes assez grand pour
exprimer et fixer nos idées de toute nature, sont celles qui dépendent
de la vue ou de l’ouïe, c’est-à-dire des deux sens par lesquels nous
percevons des phénomènes régis par l'équation (34) ou par d’autres
analogues. Comme il se conserve, dans ces phénomènes, certains carac
tères propres aux corps qui les font naître, nous pouvons, dans la
manière dont ils nous affectent, élablirentreeuxde nombreuses distinc
tions (bien que leurs détails intimes nous échappent) et les différencier
infiniment plus que ceux que perçoivent nos autres sens, comme sont,
par exemple, les mouvements calorifiques transmis à la surface de notre
corps. Ceux-ci se disséminent, au contraire, dans tous les sens, et se
fondent ensemble. On s’explique donc qu’ils nous apportent des im
pressions toujours confuses et indistinctes, quoique souvent beaucoup
plus fortes que les précédentes.
Aussi avons-nous dit déjà (p. ?,o4) que les propriétés de propor
tionnalité et de simple superposition, constituant le principe de
D. Bernoulli et dues à la forme linéaire des équations différentielles,
ne suffisaient pas pour nous rendre possible le discernement des phé
nomènes, Mais elles y sont indispensables, puisque la relation (34)
est linéaire, en même temps qu'homogène dans tous ses termes quant
à l’ordre des dérivées qui y figurent. Et l'on peut remarquer, à cet
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