z Feb. 1638] xxxiii. HuYGENS TO DESCARTES
ii vous trouuez hors de propos l’ouuerture que je fay, de
veoir ces Mechaniques acheuez de tout point auant que leur
ouurir la carrière du monde, et ne laiiîèr rien à dire aux
10 fçauants, ni à fouhaitter aux apprentifs de celle jolie eitude
journalière, que vous aurez illuftré le premier, et forti de
Pembaraifante obfcurité des Italiens, 21 qui faciunt nœ intelli-
gendo h etc. le | n’entens pas vous importuner. D’abord
je vous ay limité Pefpace de trois fueillets c 3 icy vous aurez
z$ celuy de trois années, f’il en eit befoin: mais qu’il nous foit
permis d’efperer, qu’un jour vous mettrez la derniere main
au Traiélé. Car, à ne faire point de conlideration de mes
intereils, qui font ceux du publiq, d’autres plus importants,
qui font les voltres, me font juger, qu’il ne doibt rien fortir
30 d’imparfaiél de chez vous. Mais j’attens voftre loy, et tiens
mon préjugé en fufpens. Pardonnez moy, Moniîeur, iî le
gouft que vous m’auez donné d’encor quelques points de
conlideration, demeurez à vuider par faulte de place dans
mes trois fueillets, m’ont efmeu celle faliue, et porté mon
35auarice à vous les demander à loilîr. Peut eilre que dans
les 3. ans, que je déterminé, vous n’y perdrez que trois jours
en fomme. Et vous voyez quelle minute c’ell du liecle que
vous auez refolu de viure. Outre que vous n’en auez pas
refufé dauantage à l’impertinence de Louuain. Ainli fault-il
40 que je baptize leur foiblelfe en paiîànt. Car, fans flatterie,
Moniteur, jamais la fagelîè que vous auez eiludiée n’a paru
à plus viues enfeignes, que quand vous auez commandé
à vollre indignation très juile, de confondre tant d’igno
rance j aueq tant de retenue. le ne fçay lî la philofophie
zz næ] non.
a Above, XXX, p. 56,1. 35 F.
b c Faciuntne intellegendo, ut nihil intellegant? 5 (Ter. Andr. Prol. 1. 17).
c Above, XXX, p. 76, 1. 333 XXXa, p. 79, 11. 70-13 XXXII, p. 6z,