Full text: Correspondence of Descartes and Constantyn Huygens 1635 - 1647

XVI 
Avant-propos 
malade depuis la naissance de son enfant, mourut 
le 10 mai suivant. 
Nous connaissions déjà la lettre de consolation 
que T)escartes adressa aussitôt {le xo mai) à son 
ami désolé. Elle contient des exhortations un 
peu bien philosophiques, à coté toutefois de ré 
flexions admirablement humaines : «f'estime si 
«fort Vamitié, que je crois que tout ce qu'on 
« souffre à son occasion est agréable, en sorte que 
«ceux même qui vont à la mort pour le bien 
« des personnes qu'ils affectionnent, me semblent 
« heureux jusque s au dernier moment de leur vie : 
«et pendant que vous perdiez le manger et le 
«repospour servir vous-même votre malade, quoy 
«que j'appréhendasse pour votre santé, j'eusse 
«pensé commettre un sacrilège, si j'eusse tâché 
«à vous divertir d'un office si pieux et si doux.» 
Mais quoi ! Maintenant tout est fini, et il n'y 
a plus rien à espérer. «Or il est certain, assure 
« Descartes, que, l'espérance étant otée, le désir 
«cesse.» Qu'en devait penser Huygens, qui 
dans son journal intime appelait tendrement 
Madame de Zuylichem «sa tourterelle»? Nous 
le savons maintenant, grâce à l'autographe. En 
lisant cette phrase du philosophe, un vers de 
Tétrarque lui revint à la mémoire, lequel dit 
tout le contraire, et il le transcrivit en marge :
	        
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