Ayant-propos
pondance. Il ajoute, il retranche, il change, et
la pensée vraie du philosophe en est sensiblement
altérée et défoy^mée. Cette pensée était pure
ment philosophique, de la philosophie la plus
haute et la plus sereine. Clerselier la ramène
et la subordomte à la théologie catholique stricte
ment orthodoxe. (‘Peut-être aussi Descartes ne
voulait-il pas en dire trop, s'adressant à un
protestant T) Le philosophe donc, comme Socrate
dans l'antiquité, « ne peut concevoir autre chose
« de ceux qui meurent* sinon qu'ils passent à une
« vie plus douce et plus tranquille ». Clerselier
fait des réserves : sans aller jusqu'à la thèse du
petit nombre des élus, il corrige : « la plus part »*
lui fait-il dire, «de ceux qui meurent» Et
Descartes n'ayant parlé que de félicités après
cette vie, «pourvu, ajoute Clerselier, que nous
« ne nous en rendions point indignes, et que nous
« ne nous exposions point aux châtiments qui sont
«préparés aux méchants.» Aucune restriction
de ce genre dans le texte de notre philosophe.
Et à la fin, il distingue, et même il oppose, ce
que la religion nom apprend, et ce que nous
persuadent les raisons naturelles : et il constate
que nous sommes beaucoup plus touchés de ceci
que de cela. Cette distinction, qui est une opposi
tion, inquiète Clerselier. Il s'en réfère au dogme :
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