10 oct. 1¿41] Ixxvii. Descartes to Huygens
ment de moy a que ie ferois de mauuaife humeur iî ie le
prenois en mauuaife part. Il eft vray qu’en pluiieurs autres
io endroits il a des opinions fort differentes des mienes, mais
11 ne tefmoigne pas qu’il penfe à moy, non plus qu’en quel
ques autres où il en a auily qui f’accordent auec ce que i’ay
efcrit, et ie laiife fort volontiers à vn chafcun la liberté que
ie deiire pour moy, qui eft qu’on puiiîè efcrire ingenuement
ce qu’on croit eitre le plus vray, fans fe foncier f’il eft
conforme ou different des ientimens d’vn autre. le trouue
pluiieurs chofes fort bonnes en fon troiliefme dialogue, 15
mais pour le fécond, où il a voulu imiter Galilée, ie iuge que
tout ce qu’il contient eft trop fubtil pour eftre vray, car la
zo nature ne fe fert que de moyens qui font fort iimples. le
voudrois qu’il fe fift quantité d’ouurages de cete forte, car
ie croy qu’ils pourroient préparer les efprits à receuoir
d’autres opinions que celles de l’Efchole, et ie ne croy pas
qu’ils nuilîilènt aux mienes. Au relie, Moniieur, ie vous
z* fuis doublement obligé de ce que ny voftre affiliation, ny la
multitude | des occupations qui, comme ie croy, l’accom-
11 pas] ad. là. — ii quelques autres] 16 des . . . autre] de quelques autres,
ceux. — ix auify] om. —11-13 qui... — 17 en fon troifiefme dialogue] dans
efcrit] de conformes à celles que i’ay. fes trois dialogues.— 18-10 ie iuge
—13 ie laiiîë . . . chafcun] i’accorde .,. . iimples] ie le trouue trop fubtil.
volontiers aux autres.— 14 deiire] —11 voudrois] ad. bien pourtant,
leur demande.'—14 qu’on puiiîe] de —11 qu’il fe fift] qu’on publiait,
pouuoir. — 14 ingenuement] om. — — 14 nuifiifent] peuftent nuire. —
a c . . . neque librum ilium neglexi [note in margin : Liber ingenioiiiîimus
Renati de Cartes] & diuinum uiri ingenium quam maxime sum demiratus •
tam grauiter multa &c abditiftima quidem promit, tam dilucide obfcuriiïima
quaeque explanat, experimentis confirmât, & fubtiliiîimis rationibus acutif-
fime pleraque concludit 3 & eft, vno verbo, Philofophiae fpes altéra . . . ’
This is evidently the passage ( c où il a fait métré mon nom à la marge ’), at
the reading of which Descartes writes to Mersenne that he blushed ! (Corresp.
CCLXXXV, vol. III, p. 781,11. 17-10).
b De causis Mundij seu de principio, gubernatione, et interitu ipsius, The
second is entitled De forma Mundi, seu de motu magnorum corporum.