cxxii. Descartes and the
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avoir fes propres accens. Et le mot d'excès devoit eflre exprimé
en hauflant la derniere iîlabe par une minime ou femibreve, au lieu
qu’elle baillé, et finit par une noire, de mefme la derniere d’amour
devoit fe hauflér. . . .
7°. Il y a faute en moment, en ce qu’il baille là derniere fillabe,
qu’il falloir hauflér aufly bien que la derniere de contenter, puifqu’elles
font aigües ; et puis pourquoy moment finit-il par un demi-ton, où il
n’efl: point queftion de flatter et d’adoucir, et où il n’y a point de
douleur ou autre palfion à exprimer ?
8°. Cet air finit mal par la mefure ternaire, ou fefquialtere inégalé, $o
qui efl plus pour la joye que pour la douleur et la mort, ou les pleurs,
qui font icy exprimées. Et puis la dernière fillabe de cruelle devoit
defcendre par l’accent grave, et la fécondé circonflexe ou aiguë devoit
monter. . . .
p°. D’où il f’enfuit que Moniteur Boëflét n’a compofé cet air que *5
par hazard et rencontre, fans y aporter les réglés et la fcience
requife, attendu qu’il ne voudroit pas mefme prononcer ainfy en
parlant, et la dernière de cruelle efl: mal accentuée à l’aigu, et celle
du milieu ne devoit pas f’abaiffér. . . .
io°. Ces paroles, fi je meurs malheureux, font plus toit exprimées 60
par des degrez et intervalles de joye que de trifteflé. Car il falloir
defcendre par petits intervalles [nego, nam cur non per tertiam aut
léxtam minorem ?] ou degrez, et non monter, afin de reprelénter la
foiblefîe de ceux qui meurent de trille(flé).
EXAMEN DE LA BASSE.
Primo. Soubz me veux-tu voir, pourquoy avec inégalité de notes ?
La derniere de mourir devoit f’abaifîér par un demi-ton ... ; car en
montant on exprime plus tofl: la vie que la mort.
i°. La répétition de paroles nuit à la prononciation. . . .
3 0 . Le demi-ton exprime mal plaijîr. ... 5
4 0 . Le chant de Vexcez de mon amour efl: trop confus en fes iîlabes,
et Vexcez n’a point fon accent aigu, ny par le moyen de l’intervale,
ny par celuy du temps, . . .
y°. Le mot haine, pleine d’indignation, efl mal exprimé par la
tierce mineure, et fa derniere, qui doit avoir l’accent grave, a l’aigu. 10
La fexte mineure euil bien mieux exprime l’accent et la palfion, car
elle efl: plus puiflante. . . .