1. Problème de la balistique intérieure.
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cette compression, jointe au dégagement de chaleur qui se produit
pendant la réaction chimique, une pression qui peut fournir du travail.
Dans la technique de l’explosion 2 ) le travail fourni par la matière
explosive consiste à vaincre les forces de cohésion; c’est pourquoi il
importe avant tout de produire de hautes tensions maxima des gaz,
qui n’agissent qu’un temps très court. Ce but est atteint au moyen
de matières explosives brisantes qui permettent, par exemple, de faire
sauter des masses de pierre et, en même temps, de ne pas trop les
fracasser, d’une part, et de ne pas les projeter trop loin, d’autre part.
Au contraire, dans la holistique du canon et du fusil que nous
traiterons 3 ) seule ici, la pression des gaz doit être employée à donner
au projectile à l’intérieur du canon, et progressivement, une force
vive, surtout de translation, sans compromettre la résistance du canon
et du projectile. Pour atteindre ce but, il faut évidemment faire usage
de matières explosives qui se décomposent plus lentement et, par con
séquent, produisent des effets moins brusques qu’on ne les envisage
dans la technique des modes d’éclatement.
On a reconnu que les meilleurs modes d’explosion ne sont pas
les meilleurs modes de lancement du projectile. La vitesse du projec
tile, qu’il y a intérêt à avoir, toutes choses égales d’ailleurs, aussi
grande que possible à la sortie du canon, ne croît pas en général avec
la force brisante d’une matière explosive. Le plus souvent même à
la production de la plus petite tension maxima des gaz correspond la
vitesse initiale maxima.
Les gaz de la poudre doivent aussi, autant que possible, produire
2) Sur le mode d’éclatement, voir O. Guttmann, Handbuch der Sprengarbeit,
Brunswick 1892; Schiess- und Sprengmittel, Brunswick 1900; Sprengvorschrift fur
die Pioniere, Berlin 1896.
Pour la théorie mécanique des explosions voir E. Mach [Sitzgsb. Akad.
Wien 92 II (1885), p. 625] et B. Blochmann [Marine-Rundschau 9 (1898), p. 197];
voir aussi E. Budolph, Beitrage zur Geophysik 3 (1897), p. 273. E. Mach traite
en particulier la question de savoir pourquoi une cartouche de dynamite placée
librement sur une plaque métallique produit au-dessous d’elle un trou dans
la plaque. B. Blochmann étudie expérimentalement les effets des explosions sous
Peau; il se produit deux poussées qui sont tout à fait distinctes et qu’il ramène:
la première à l’action des vagues de pression, la seconde à la translation de la
masse d’eau.
3) On constitue la charge des obus explosifs (surtout quand ils sont chargés
en acide picrique) de façon qu’à l’explosion Fobus soit fragmenté et que les
fragments servent comme projectiles. Dans les shrapnels,on fait sauter la paroi
du projectile de façon que les balles qui le remplissent ainsi que les éclats con
tribuent ensemble à la formation de la gerbe.