108 C. Cranz. IY 22. Balistique intérieure. C. Benoit.
une pression uniforme sur le projectile. Or si toute la poudre était
transformée en gaz avant le départ du projectile, la pression du gaz
irait constamment en décroissant pendant le trajet du projectile dans le
canon, parce que l’espace réservé aux gaz de la poudre et situé entre le
culot du projectile et le fond de l’âme croît au fur et à mesure que le
projectile s’avance vers la bouche du canon. Il faut donc faire en sorte
que la poudre ne soit transformée que progressivement en gaz de façon
que la diminution continuelle de pression du gaz provenant de l’augmen
tation de volume et de la production de travail soit compensée, autant
que possible, par de continuels appoints de gaz propulseur.
Dans ce but, il est nécessaire d’employer une poudre brûlant
avec une lenteur suffisante; le mode de combustion de la poudre doit
être réglé d’après la valeur de la charge, l’espace de combustion, le
calibre et la longueur du canon, enfin d’après la force d’inertie du
projectile, de telle façon que la poudre continue à brûler jusqu’au
moment où le projectile quitte le canon; mais de façon aussi que la
poudre soit alors complètement brûlée et que le projectile possède
son maximum d’énergie à sa sortie.
Il est clair que pour parvenir à ce résultat, au moins d’une façon
approchée, il doit exister, entre les grandeurs précitées, poids du
projectile, longueur, calibre du canon ou fusil, etc, des relations bien
déterminées. Il est de même nécessaire, lorsqu’on établit un projet,
ou encore lorsqu’on examine un type déterminé de canon ou de fusil,
de connaître ce qui se passera dans l’âme pendant le tir. Les tech
niciens des armes à feu établissent ces rapports par des considérations
mi-pratiques, mi-théoriques.;
On a été ainsi amené à formuler le problème spécial de la holistique
intérieure de la manière suivante:
Dans un cas déterminé quelconque, exprimer en fonction du temps
ou du trajet déjà accompli par le projectile dans le canon, d’une part
la pression qui règne dans l’âme du canon, d'autre part l’accélération
et la vitesse du projectile, et enfin la température des gaz de la poudre.
A côté de ce problème essentiel, s’en présentent d’autres de
caractère plus particulier. Ils se rapportent à réchauffement du
canon, au choix du canon et de l’afiût, aux méthodes de mesure de
la balistique intérieure, etc.
Le problème essentiel de la balistique intérieure met cette branche
de la science en rapport avec la thermochimie et avec la thermodyna
mique.
L’idéal serait, étant donnés le canon ou le fusil, le projectile, le
poids de la charge de poudre, les propriétés physiques et chimiques