8. Mode et vitesse de combustion de la poudre.
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sur l'horizon, que l’on effectue avec de petites charges); on appelle
poudre moyenne celle pour laquelle r] est compris entre 0,45 et 0,60;
enfin on appelle poudre lente celle pour laquelle r¡ < 0,60 (la poudre
lente est employée dans les canons à tir rasant).
Parmi les diverses matières explosives, la poudre noire est la plus
vive (pour cette poudre r¡ est au plus égal à 0,41); puis vient la
poudre à nitroglycérine donnant peu de fumée (poudre cubique pour
laquelle r¡ est égal à 0,52 environ); enfin, la poudre à fulmicotón pure
(poudre en bandes pour laquelle r\ est égal à environ 0,65).
Si Fon considère comme acceptables les conclusions ci-dessus, les
expériences de tir allemandes permettent de formuler la règle suivante:
Toutes les circonstances qui accroissent la pression sous laquelle
la poudre brûle augmentent aussi la vitesse de combustion; autrement
dit, cette dernière croît avec la densité de chargement, avec l’augmen
tation de poids du projectile et de la résistance que supporte le pro
jectile par suite du forcement dans les rayures.
De plus la vitesse de combustion dépend de la forme des grains
de poudre (pour des grains de même poids, elle croît avec la surface)
et de la composition de la poudre (la poudre en bandes est celle qui
brûle le plus lentement, puis vient la poudre cubique; la poudre noire
est celle qui brûle le plus vite).
Du reste le mode de combustion de la poudre dépend de son
mode d’inflammation, sous l’action du fulminate de mercure des étou-
pilles, de la poudre noire ajoutée à la charge proprement dite afin
d’obtenir un allumage plus violent, de l’allumage électrique, etc. Il
semble aussi que le mode de combustion de la poudre dépende de son
écbauffement préalable et de son degré de sécheresse. Par exemple,
il peut arriver que, grâce à une inflammation très violente, on obtienne,
au lieu d’une combustion tranquille s’effectuant avec une vitesse de
l’ordre d’une fraction de mètre par seconde, une détonation dont la
vitesse s’évalue en kilomètres par seconde.
Dans le cas du tir, on n’a pas encore établi avec une précision
suffisante la manière dont les grains de poudre sont successivement
enflammés, ni la distinction entre la vitesse de combustion du grain
et la vitesse de propagation de l’explosion d’un grain à l’autre 22 ).
22) La théorie des ondes d’explosion développée par M. Berthelot, P. Vieille,
F. F. Mallard et H. Le Ghatelier se fonde seulement sur des expériences faites sous
volume constant. Sur cette théorie, voir M. Berthelot [Force des matières explo
sives 1 ) 1, p. 133] et J.H.van’t Hoff [Chemische Dynamik 6 ), (2 e éd.) p. 246], ouvrage
qui contient des renseignements bibliographiques. Sur une application récente