150 G. Granz. IV 22. Balistique intérieure. G. Benoit.
quand, les valeurs des constantes qui figurent dans les formules tra
duisant les hypothèses de la théorie étant déterminées d’une façon
indépendante de ces formules, les résultats numériques déduits des
formules coïncident avec ceux que l’on obtient expérimentalement. Et
cependant, dans la pratique, la vitesse du projectile à la bouche du canon,
par exemple, est toujours encore obtenue en réduisant, par le calcul,
à la bouche du canon la vitesse du projectile mesurée après un
parcours plus ou moins grand du projectile dans l’air. De même les
constantes qui figurent dans la loi adoptée pour la résistance de l’air,
ainsi que les constantes „de forme“ des projectiles, sont déterminées par
des équations du même système de calcul que l’on emploie pour évaluer
la portée, la trajectoire, la vitesse du projectile à une distance quel
conque, la durée du trajet et l’angle de chute.
Il importe donc d’être très prudent lorsqu’on se propose de con
trôler une théorie par des données empiriques.
Le but à atteindre par la balistique (aussi bien extérieure qu’in
térieure) serait (après avoir déterminé les constantes du canon ou du
fusil, du projectile et de la poudre, ainsi que les éléments météoro
logiques) de fournir à l’avance, en fonction du temps, la position et
la vitesse du projectile en grandeur et en direction et aussi l’intensité
de la pression du gaz, avec une erreur probable qui soit plus petite
que l’erreur probable d’observation dans une application pratique quel
conque.
La balistique se rapprochera vraisemblablement d’autant plus de
ce but qu’on imitera mieux les méthodes de recherche qu’emploie
l’astronomie dans le calcul des perturbations, en reliant de plus en
plus les calculs à effectuer avec les observations déjà effectuées.
Il semble d’ailleurs que, pour le moment, ce soit à ces observations
directes qu’il convient de faire jouer un rôle prépondérant.