Full text: Balistique. Hydraulique (Tome 4, volume 6)

154 F. Gossot et B. Liouvüle. IV 22 a. Développements de balistique. 
B. Mesure des pressions. 
„En France, depuis de nombreuses années, la mesure des pressions 
développées par les explosifs en vase clos ou dans les bouches à feu 
est faite au moyen des appareils dits «crusbers». Le manomètre crusher, 
imaginé par A. Noble 13 ), permet de mesurer les pressions par l’écrase 
ment d’un petit cylindre de cuivre, placé entre une enclume fixe et la 
tête d’un piston, de section connue, qui reçoit l’action des gaz. 
Le premier point à établir était le tarage de l’appareil. A cet effet, 
ou produit l’écrasement des cylindres par des forces d’intensité connue et 
l’on établit une table de corrélation entre une série de valeurs parti 
culières de ces forces et la série des valeurs Correspondantes des écrase 
ments qu’elles produisent. Le tarage adopté en France a été fait 
d’abord avec une sorte de balance romaine, dite balance de Jœssel, à 
l’aide de laquelle on peut comprimer fortement les cylindres entre 
deux surfaces d’acier. 
A l’origine, n’ayant que des données visiblement incomplètes sur 
les lois de l’écrasement du cuivre, on s’efforça d’éviter une étude 
difficile et l’on chercha simplement à imiter, dans le tarage, au moins 
d’une façon grossière, le mode de développement des forces produites 
par les explosifs; on espérait mettre dans les deux cas les cylindres 
de cuivre dans des conditions presque identiques. On faisait donc 
agir avec rapidité la charge de la balance de Jœssel, en dégageant 
un support articulé qui soutient au repos le bras agissant de l’appareil. 
Ce mode de tarage donna naissance à une table dite semi-dynamique. 
Il apparut bientôt qu’un pareil procédé laissait subsister trop d’inconnu 
et d’arbitraire pour donner de véritables garanties et l’on jugea pré 
férable de se placer dans des conditions de tarage, moins voisines 
peut-être des conditions réalisées pendant les tirs, pourvu qu’elles 
fussent bien définies. Le seul moyen pratique d’y parvenir semblait 
être d’obliger la balance à fonctionner avec une grande lenteur, de 
telle manière qu’il y eût toujours équilibre entre les forces qu’elle 
applique au cylindre de cuivre et les résistances qu’oppose ce dernier. 
C’est ainsi qu’on fut conduit à dresser la table de tarage dite statique. 
La première étude théorique sur les manomètres crushers fut publiée 
par JE. Sarrau et P. Vieille 14 ). 
Elle mettait en évidence la distinction nécessaire entre le fonc 
13) *Cf. IV 22, 18. A. Nohle, capitaine de l’artillerie anglaise, a imaginé cet 
appareil vers 1870.* 
14) *Etude sur l’emploi des manomètres à écrasement pour la mesure des 
pressions [Mémorial des poudres et salpêtres 1 (1882/3), p. 356]. Cf. IV 22,18 note 58.*
	        
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