B. La mesure des pressions.
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tionnement dit statique des crushers et leur fonctionnement dyna
mique. Admettant que la résistance maximum développée par les
cylindres de cuivre est une fonction de leur écrasement total, E. Sarrau
et P. Vieille constataient que la table de tarage statique est, dans un
intervalle considérable, à très peu près équivalente à une relation
linéaire entre la résistance et l’écrasement du cylindre crusber. Il en
résultait que, pour des forces assez lentement croissantes, l’écrasement
final des cylindres est comparable à celui qui figure dans la table de
tarage statique; l’écrasement est double au contraire, si la force ap
pliquée est constante, c’est-à-dire discontinue dès l’origine. Les forces
croissant avec rapidité, mais sans discontinuité, donnent lieu à des
écrasements intermédiaires. Les explosifs pulvérulents, coton-poudre,
acide picrique, etc., développent des pressions comprises dans la seconde
catégorie; les poudres balistiques se placent en général dans la première,
quelques-unes des plus vives et certains explosifs dans la troisième.
L’inscription des tracés permet de s’en rendre compte, en faisant con
naître à chaque instant les accélérations du piston écraseur. On sait
aussi choisir les conditions des expériences de manière à n’avoir jamais
de doute sur les pressions vraies: il suffit d’écraser à l’avance les
cylindres crushers au voisinage de la hauteur à laquelle ils se ré
duiraient en fonctionnement statique sous les pressions qu’on veut
mesurer; un système de tâtonnements fort simples donne le moyen
d’y parvenir.
Toute cette théorie est fondée sur l’existence d’une relation liné
aire entre la résistance du cylindre et son écrasement. Mais bien que
cette relation ne puisse pas être regardée comme la traduction exacte
de la réalité, les règles qu’on en a déduites sont restées de service
courant, parce que, d’une part, l’erreur n’est pas grande; d’autre part,
le système usité, par lequel est réduite presque à zéro la correction
due à l’écrasement dynamique, fait disparaître la plus grande partie
des erreurs à craindre.
Dans un deuxième mémoire P. Vieille 15 ) a repris toute la question
des crushers sur de nouvelles bases.
D’abord la table de tarage statique, dressée au moyen de la ba
lance de Jœssel, donnait prise à quelques objections. On pouvait se
demander si les frottements, inévitables dans le fonctionnement d’un
appareil aussi lourd et compliqué, n’avaient pas faussé les résultats,
si, en particulier, les pressions lues sur la table de tarage peuvent
15) „Nouvelles recherches sur le fonctionnement des manomètres crusher
[Mémorial des poudres et salpêtres 5 (1892), p. 12].*