156 F. Gossot et JR. Liouvüle. IV 22 a. Développements de balistique.
être considérées comme ayant nne valeur absolue, si même les écrase
ments donnent une mesure de la pression. En ce qui concerne la
table statique, il a été possible de présenter la preuve qu’elle donne
effectivement une mesure, en d’autres termes que les pressions qu’elle
indique sont bien proportionnelles aux pressions vraies. Il a suffi,
pour cela, de comparer, dans une même expérience en vase clos, les
écrasements donnés
1°) par un seul cylindre crusher,
2°) par plusieurs cylindres de même espèce, séparés du premier
par un petit piston supplémentaire en acier.
P. Vieille a reconnu, par ce procédé, que les indications de la
table statique, pour le cylindre unique et pour l’ensemble des cylindres,
sont cohérentes, quelle que soit leur position relative sur la ligne qui
représente les forces en fonction des écrasements. Au contraire, les
indications de la table semi-dynamique ne remplissent pas cette con
dition et, par suite, ne peuvent servir de mesure.
Mais la table statique elle-même indique-1-elle les pressions vraies
ou bien des nombres proportionnels, c’est ce qu’il était important de
vérifier, notamment pour l’étude de la résistance des bouches à feu
et pour la recherche des chaleurs spécifiques des gaz aux températures
élevées. Par deux moyens distincts, P. Vieille est parvenu à montrer
que la table statique ne donne pas les pressions avec leur valeur
véritable; on peut au contraire obtenir ces dernières, soit en dressant
la table de tarage avec le manomètre à piston libre de E.H.Amagat,
modifié dans quelques détails secondaires, soit par la balance de Jœssel
elle-même, pourvu que, par un dispositif simple, on fasse agir les
frottements de l’appareil, tantôt dans le même sens que la résistance du
cylindre en cours d’écrasement, tantôt dans le sens opposé. La moyenne
arithmétique des deux déterminations donne des nombres concordants
avec ceux qui résultent de l’emploi du manomètre Amagat.
La table de tarage ainsi dressée est la table dite manométrique;
c’est celle qui est en service aujourd’hui dans la marine française.
Une question plus difficile était née depuis la première étude des
crushers; il s’agissait de savoir si la résistance du cylindre ne dépend
que de l’écrasement ou bien à la fois de l’écrasement et de la vitesse
moyenne avec laquelle il est réalisé. P. Vieille 15 ) met en évidence,
et cela de plusieurs façons, l’impossibilité d’apercevoir, au moins sur
les cylindres dont il disposait, une influence de la vitesse sur la résis
tance, lorsqu’on produit l’écrasement par des pressions d’explosif, bien
que les durées totales d’écrasement soient rendues fort différentes l’une
de l’autre (elles varient dans le rapport de 1 à 30). On n’avait trouvé