B. La mesure des pressions.
157
non plus aucune influence de la vitesse dans les écrasements produits
par la balance de Jœssel, lorsque leur durée croît depuis quelques
secondes jusqu’à plusieurs minutes. Toutefois, ces vérifications ne por
taient que sur les effets des vitesses, dans une même région, soit
celle des tarages, soit celle des écrasements produits par les explosifs.
Il y a d’ailleurs dans l’écrasement des cylindres crusbers deux
choses qu’il est possible de distinguer: la résistance du cylindre s’ac
croît par suite de la déformation qui augmente les surfaces sur les
quelles les pressions sont appliquées; elle s’accroît aussi en raison de
l’écrouissage, qui change la résistance par unité de section du cylindre,
c’est-à-dire sa résistance spécifique. P. Vieille 15 ), qui a présenté cette
remarque, a aussi montré comment on peut évaluer la résistance spéci
fique aux diverses périodes d’écrasement; les nombres qu’il obtient
paraissent tendre vers une limite, qu’aucune pression ne permet plus
de dépasser, au moins dans des opérations sans choc. L’influence des
vitesses sur les résistances, sans être entièrement rejetée à la suite de
ces recherches, devait sembler extrêmement douteuse.
Des raisons d’ordre général portèrent cependant G. Charpy 16 ) à
revenir sur ce sujet.
Dans son mémoire, G. Charpy suppose que la résistance des cy
lindres de cuivre peut être représentée par une expression linéaire,
telle que celle-ci,
R = 1c 0 + ks + h d d ^,
k 0 , k et h étant des constantes; il cherche à vérifier par l’expérience
quelques conséquences de cette formule, soit en faisant varier les
vitesses de tarage au moyen de la balance de Jœssel, améliorée par
des modifications de détail, soit au contraire en utilisant, pour écraser
les cylindres, les explosifs dans les conditions où se produit le fonction
nement dynamique du crusher.
Si l’on examine les nombres fournis par G. Charpy, on voit que
quand la durée d’écrasement, pour une même pression, a varié de
une seconde à plusieurs minutes, les moyennes des écrasements ont
varié de quelques centièmes de mm; mais, dans certaines séries au
moins, dans celle notamment qui est relative aux cylindres de fabri
cation réglementaire, et bien qu’il n’y ait entre cette série et les autres
aucune cause connue de divergence, les différences entre les moyennes
d’écrasement, obtenues à deux vitesses inégales, sont à peu près
équivalentes aux écarts moyens des mesures isolées.
16) + Sur le tarage et le fonctionnement des manomètres crushers [Mémorial
de l’artillerie de la marine 26 (1898), p. 115].*