C. Mode de combustion des poudres.
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poser que chaque poudre conserve le souvenir des conditions où elle
s’est trouvée au début de la combustion, sans avoir d’ailleurs gardé
trace de toutes les autres conditions réalisées ensuite, sauf de la
condition présente.
C’est là un point de vue qu’on n’accepte pas sans répugnance et
l’on préférera, croyons-nous, admettre que les nombres, donnés par
P. Vieille et qui résultent d’expériences difficiles, impliquent des écarts
qu’il serait vain de vouloir représenter. Ajoutons qu’en 19041. P. Grave 2 *)
a retrouvé les résultats essentiels de P. Vieille. Selon I. P. Grave, la
vitesse de combustion des poudres compactes est représentée, si l’on
veut, aussi bien par une fonction linéaire, non homogène, de la pression
seule, que par une puissance de cette variable. Tous les résultats de
I. P. Grave se rangent en effet, avec une approximation à peu près
égale, dans l’une ou l’autre de ces deux lois, au moins dès qu’une
certaine valeur de la pression est dépassée.
Le mémoire de P. Vieille a, de plus, fait connaître une méthode
pour comparer les vivacités des poudres et notamment celles des
poudres colloïdales; il a montré que les valeurs des , déduites
des tracés, sont proportionnelles aux durées de combustion qu’auraient
les poudres sous une pression maintenue constante, et ces valeurs se
prêtent à des mesures directes, relativement faciles, en sorte qu’on sait
obtenir, par des expériences de laboratoire, des nombres proportionnels
aux vivacités des poudres; on y trouve, pour tous les travaux, de
balistique intérieure, une base expérimentale solide.
En résumé, nous croyons acquis les points suivants, sous le
bénéfice des observations qui viennent d’être présentées:
1°) les poudres colloïdales, au coton-poudre pur, brûlent par
couches parallèles, avec une vitesse proportionnelle à la puissance f
de la pression; les poudres noires usuelles brûlent d’une tout autre
manière, mais les résultats sont équivalents à ceux d’une combustion
par couches parallèles, avec une vitesse proportionnelle à la racine
carrée de la pression;
2°) on sait obtenir, par des essais en vase clos, des nombres qui
représentent avec certitude, à un facteur constant près, les vivacités
des poudres colloïdales employées par les services de la guerre et de
la marine françaises*
26) *J. P. Grave, Mémoire lithographié en 1904 à l’Ecole d’artillerie Michel;
traduction française, par C. de Leissègues [Mémorial de l’artillerie de la marine
(8) 1 (1907), 2 e partie, p. 51].*