176 F. Gossot et B. Liouville. IV 22a. Développements de balistique.
Ce qui résulte de la théorie précédente, c’est que y et w sont
des fonctions numériques des variables caractéristiques,
l = log e et x (module).
Si donc on connaît des résultats de tir, obtenus dans des bouches
à feu, de dimensions connues, avec des poudres dont la vivacité a
été définie par des essais en vase clos, on sait, à tout résultat, faire
correspondre un point d’une surface dont les coordonnées sont l, x et w.
L’expérience permet donc de construire par points cette surface,
sans connaître le rapport y, sans modifier les équations différentielles
de la balistique par des simplifications, des hypothèses ou des déve
loppements d’approximation inconnue; si bien que le seul fait d’obtenir
de cette manière une surface déterminée met hors de doute la possi
bilité de concilier les résultats fournis par les bouches à feu avec les
lois expérimentales et les nombres résultant des essais en vase clos.
Quant aux pressions, comme il s’agit seulement de leurs valeurs
maxima, elles devraient être données, non par une surface, mais par
une courbe, que les tirs permettraient de tracer. En réalité, les
pressions sur le culot du projectile ne sont pas mesurées et, d’après
la théorie même, les pressions sur la culasse sont sensibles à l’in
fluence d’une variable nouvelle de sorte que les pressions mesurées
peuvent dépendre de la construction, non d’une courbe, mais d’une
surface; c’est ce qui paraît ressortir en efiet des expériences. Des consi
dérations toutes semblables conviennent aussi pour la détermination
du point où se produit le maximum de pression; mais, pour celui-ci,
les constatations expérimentales ne sont pas nombreuses et, par suite,
les concordances sont assez peu significatives.
On voit, d’après ce qui précède, que l’emploi des variables ca
ractéristiques, puis l’utilisation des résultats des tirs pour déterminer
les lois numériques des phénomènes, apparaissent comme une nécessité
presque inéluctable. L’intégration rigoureuse des équations de la
balistique intérieure doit être en effet regardée comme impossible, et
cependant le seul moyen de pouvoir compter sur les vérifications de
la théorie est de ne faire aucune simplification ou hypothèse, dont le
degré d’approximation soit contestable; en d’autres termes, il faut ne
rien changer aux équations différentielles et s’en servir, sans pouvoir
les intégrer. Il est donc présumable que, quels que soient les progrès
futurs de la balistique intérieure, les procédés d’étude, de la nature
de ceux qui viennent d’être rappelés, présenteront, pendant quelque
temps, un avantage marqué sur les autres; il est vraisemblable aussi