188 F. Gossot et JR. Liouville. IV 22 a. Développements de balistique.
vers cette époque par la Commission de Gâvre. Celles-ci ont été dé
duites d’une équation différentielle du mouvement du projectile, cons
truite comme celle de Sarrau, mais en supposant que la détente des
gaz se fait selon la loi isothermique. P. Charbonnier s’est borné
d’ailleurs à publier ses formules et quelques applications immédiates,
sans faire connaître sa méthode.
Un autre système de formules, dont F. Gossot fait aussitôt les
applications les plus intéressantes, a été imaginé par F. Sarrau™). Il
a été donné aussi sans démonstration, mais il est très facile de le
rattacher aux travaux antérieurs de F. Sarrau et de retrouver la voie
qu’il a suivie pour le déduire, par des développements en séries tout
naturels, de l’équation différentielle obtenue dans ses premiers mémoires.
On aperçoit sans peine que ces formules supposent égal à c’est-à-dire
à sa valeur expérimentale, l’exposant de la pression dans la vitesse de
combustion de la poudre. Leur concordance avec un grand nombre de
résultats de tir est très satisfaisante. Le mémoire de F. Gossot™)
montre combien ces formules sont maniables et comment on peut s’en
servir pour l’étude des dispositions intérieures des bouches à feu. Les
tables données ont fourni, sous une forme commode, une foule de
renseignements importants.
Une nouvelle étude, concernant toutes les questions de la balis
tique intérieure, a été présentée à l’Académie des sciences, en 1905,
par F. Gossot et B. Liouville 68 69 70 ) qui se sont astreints à admettre, sans
rien y changer, toutes les lois établies par l’expérimentation directe,
telles que combustion par couches parallèles, proportionnalité des vi
tesses de combustion aux puissances \ de la pression, valeurs des
coefficients de vivacité des diverses sortes de poudres.
Ce dernier point surtout a paru important, car c’est la première
fois que, dans les formules destinées à représenter les vitesses et
les pressions dans les bouches à feu, on faisait usage des coefficients de
vivacité des poudres déduits des essais en vase clos, mettant ainsi
en relation étroite le laboratoire et l’artillerie de polygone. L’étude
des pressions développées en vase clos, d’après la théorie et d’après
l’expérience, apporte d’abord de nouvelles preuves pour l’exactitude
de l’exposant avec lequel les pressions figurent dans la vitesse de
combustion des poudres à la nitro-cellulose. L’exposant 1 se trouvant
exclu, l’équation différentielle du mouvement du projectile appartenait
68) Formules communiquées verbalement à F. Gossot, mais non publiées
par leur auteur.
69) Mémorial de l’artillerie de la marine 81 (1903), p. 93.
70) Id. 33 (1905), p. 103.