IV 23. HYDRAULIQUE.
Exposé, d’après l’article allemand de PH. FORCHHEIMER (graz)
par A. BOULANGER (lille).
Introduction.
1. Caractère de l’iiydraiilique. L’hydraulique pratique, + étude des
propriétés mécaniques de l’eau au point de vue exclusif de leur uti
lisation dans le domaine de l’ingénieur,* présente un caractère essen
tiellement différent de celui de l’hydrodynamique théorique. Par suite
de l’incertitude qui enveloppe jusqu’à présent les lois du frottement
des fluides, d’une part, et de la complication que présentent beaucoup
de faits importants au point de vue technique, d’autre part, on doit
souvent attribuer de la valeur à des recherches qui ne concernent
que des problèmes très particuliers et qui n’approfondissent nullement
nos aperçus sur l’enchaînement des phénomènes. Aussi l’hydraulique
pratique est-elle encore aujourdhui le royaume des coefficients, et sa
méthode d’investigation n’est-elle souvent qu’une interpolation de
données empiriques. Avec cela, il faut bien retenir que les problèmes
techniques ne sont pas, comme les problèmes physiques, librement
choisis par le chercheur, mais qu’ils lui sont imposés par les néces
sités du métier: une solution théoriquement insuffisante, si elle se
montre utile, ne fût-ce que dans les limites étroites entre lesquelles
la technique l’appliquera, vaut toujours mieux que rien du tout.
A ces difficultés s’ajoute encore, comme circonstance défavorable
à la recherche rigoureuse, le fait que, dans de nombreux phénomènes,
la structure des parois des cours d’eau a une influence décisive et
que fréquemment cette structure ne peut être connue, définie ou re
produite avec une exactitude suffisante. Dans le même ordre d’idées,
ce qui restreint aussi l’applicabilité du calcul exact, c’est que le mode
de mouvement dans les lits naturels ordinaires ou même dans les lits
artificiels et dans les conduites n’est pas défini numériquement d’une
manière assez précise.