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C. Cranz. IV 21. Balistique extérieure. E. Vaïlier.
Au sujet de l’influence des variations atmosphériques, voici quel
ques remarques formulées par H. Bohne: dans le tir du fusil, avec une
vitesse initiale V — 630 mètres par seconde et pour une portée X = 2000
mètres, l’accroissement AX de portée, pour une élévation de tempéra
ture de 1 degré centigrade, est d’une part de 1,70 mètres à cause de
la variation de V, d’autre part de 3,70 mètres à cause de la variation
de ô, soit au total un accroissement de portée de 5,4 mètres; dans ces
conditions l’élévation du point d’impact est de
34,3 -f 77,1 = 111,4 centimètres.
Ainsi en moyenne, par rapport aux prévisions des tables de tir, établies
pour-f-15° centigrades, on tire en juillet, où en moyenne la température
dans nos climats est de 20° centigrades, trop long de 27 mètres et trop
haut de 5,57 mètres, tandis qu’en janvier, où en moyenne la tempéra
ture dans nos climats est de — 0,5° centigrades, le tir est trop court de
83,7 mètres et trop bas de 17,4 mètres.
Dans les mêmes conditions si la température était de — 22,5° (ce
cas s’est présenté en 1884), on tirerait trop court de 202 mètres,
soit 10% de la portée 127 128 129 130 ).
D’ailleurs les erreurs probables commises dans l’appréciation des
distances faite à l’œil nu sont, d’après H. Bohne, bien supérieures à
cette variation extrême de AX. Comme il résulte de 4000 apprécia
tions faites par 2000 tireurs différents, ces erreurs d’appréciation des
distances à l’œil nu atteignent environ 17% de la portée. Par contre,
l’emploi d’un bon télémètre, pas trop encombrant, ne dépassant pas
60 centimètres de longueur, réduit cette erreur à 3% la0 ).
Jûa formule de correction ci-dessus sert également à tenir compte avec
une approximation suffisante de la diminution de résistance qu’éprouve
127) Pour ce qui concerne les expériences de P 1 . Krnjpp, voir W. Heydenreich,
Schuss und Schusstafeln 120 ) 1, p. 54.
128) On trouve des tables permettant de tenir compte de l’influence de la
température de l’air et du poids spécifique de l’air, dans TF. Heydenreich [Schuss
und Schusstafeln 120 ) 1, p. 58] et dans II. Bohne [Kriegstechnische Zeitschrift 3
(1900), p. 129, 201; 4 (1901), p. 326].
129) A. von Minarelli-Füzgerald [Moderne Schiesswesen 16 ), p. 61] donne la
règle suivante, applicable avec une grande approximation aux portées d’environ
2000 pas: l’accroissement de la portée estimée en pas est égal à 8 fois l’altitude
du champ de tir estimée en hectomètres; c’est ainsi qu’un tir effectué dans les
Alpes à l’altitude de 1700 mètres, avec une portée de 2000 pas donnerait un
excès de portée de 8x17 ou 136 pas, en sorte que la portée s’élèverait en réalité
à 2136 pas.
130) Voir en particulier F. von Niesiolowski-Gavin, Das Messen von Ent-
fernungen für Kriegszwecke, Vienne 1898.