XVIII.
16 DÉCEMBRE 1636.
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2. Pour ce qui est des nombres et de leurs parties aliquotes ( 1 ), j’ai
trouvé une méthode générale pour soudre toutes les questions par
algèbre, de quoi j’ai fait dessein d’écrire un petit Traité. Je crois que
vous aurez maintenant vu la construction des deux que j’ai envoyés
au Père Mersenne; car il m’écrit qu’il vous les baillera. Toutes ces
questions sont très difficiles, comme vous savez, et n’ont été traitées
par personne.
3. J’ai été bien aise d’être confirmé par votre lettre en l’opinion que
j’avois déjà conçue de M. de •< Sainte-Croix >>. Il est pourtant vrai
qu’il doit avoir grande expérience dans les nombres, car, lui ayant
par l’entremise du Père Mersenne proposé une question que personne
de ceux à qui je Pavois proposée n’avoit encore pu soudre, il m’a
envoyé d’abord les nombres qui satisfont à la question, sans pourtant
expliquer sa construction. La question est ( 2 ) :
Invenire tria triangula rectangula numéro, quorum areæ constituant
tria latera trianguli rectanguli numéro, singulœ nempe areæ singulis
lateribus sint æquales.
Je vous avouerai que ce problème me donne beaucoup plus de peine
qu’à M. de ■< Sainte-Croix >. Il est vrai que les nombres que j’ai
trouvés sont différents des siens et que peut-être ai-je tenu un chemin
plus difficile, comme vous savez que ces questions ont infinies soin-
lions. Peut-être serez-vous de mon avis, si vous essayez de satisfaire à
la proposition.
4. Vous verrez aussi mes spirales ( 3 ), desquelles la démonstration
vous sera connue tout aussitôt (car elle est pareille à celle des nou
velles figures ( ') que j’ai quarrées ou auxquelles j’ai trouvé des cônes
(!) Voir Lettre XV, 4. — Les doux nombres envoyés au Père Mersenne sont les amiables
17296 et 1841D (voir IVa et IVu).
t 2 ) Voir Observation XXIX sur Diophante (Tome I, p. 3?,i).
( 3 ) Voir Lettre XV, 6.
( 4 ) Voir Lettre XIV, 4.