Full text: Correspondance (Tome 2)

CORRESPONDANCE. 
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XXIV. 
FERMAT A MERSENNE ('). 
<C DÉCEMBRE 1687 > 
(D. 111, 4o). 
Mon Révérend Père, 
1. J’ai vu dans la Lettre de M. Descartes, que vous avez pris la peine 
de m’envoyer, des réponses succinctes qu’il fait aux objections que 
j’avois formées contre sa Dioptrique, auxquelles j’eusse plus tôt ré 
pondu si mes occupations nécessaires ne m’eussent empêché de le 
faire, de quoi M. de Carcavi sera mon garant. Je vous proteste d’abord 
que ce n’est point par envie ni par émulation que je continue cette 
petite dispute, mais seulement pour découvrir la vérité; de quoi j’es 
time que M. Descartes ne me saura pas mauvais gré, d’autant plus que 
je connois son mérite très éminent, et que je vous en fais ici une dé 
claration très expresse. J’ajouterai, auparavant que d’entrer en matière, 
que je ne désire pas que mon écrit soit exposé à un plus grand jour 
(i) Le texte de celte Lettre a été révisé sur la copie faite à Vienne par Despeyrous 
d’après les originaux de Clerselier (Bibl. Nat. MS. français nouv. acq. 8280, fol. 29 à 34)- 
Elle répond à la Lettre XXIII qui précède. 
Sa date est fixée au 7.5 janvier 1638 par l’annotateur do l’exemplaire des Lettres de 
Descartes de la Bibliothèque de l’Institut (OE acres de D., éd. Cousin, VI, p. 381 ), et de 
fait Mersenne ne l’adressa à Descartes que le 12 février 1638. Mais il la lui avait annoncée 
dès la fin de décembre 1687, en même temps qu'il lui envoyait des écrits mathématiques 
de Fermât {voir ci-après Lettre XXV, 2 e note). C’est, en eifet, à la présente Pièce XXIV 
que se rapporte le passage suivant d’une Lettre de Descartcs à Mersenne (éd. Clerselier, 
III, p. 429) à dater de janvier 1638 : 
« le n’ai pas tant de désir de voir la démonstration de M. de Fermât contre ce que j’ai 
écrit de la réfraction, que je vous veuille prier de me l’envoyer par la poste, mais, lors 
qu’il se présentera commodité de me l’adresser par mer, avec quelques balles de mar 
chandise, je ne serai pas marri de la voir, avec la Géosialique et le Livre de la Lumière 
de M. de la Chambre et tout ce qui sera de pareille étoffe; non que je ne fusse bien aise 
de voir promptement ce qu’écrivent les autres pour ou contre mes opinions ou de leur 
invention, mais les ports de lettres sont excessifs. »
	        
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