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ŒUVRES DE FERMAT. - CORRESPONDANCE.
ANNÉE 1638.
XXV.
DESCARTES A MERSENNE (’).
< LUNDI 18 JANVIER 1G38 >
(D, III, 56.)
Mon Révérend Père,
1- Je serois bien aise de ne rien dire de l’Ecrit que vous m’avez
envoyé ( 2 ), pource que je n’en saurois dire aucune chose qui soit à
¡’avantage de celui qui l’a composé. Mais à cause que je reconnois que
c’est celui même qui avoit ci-devant tâché de réfuter ma Dioptrique, (*)
(*) Lettre destinée à Fermât et envoyée à Mersennc en même temps que celle qui la
précède (III, 55) dans l’édition Clerselier. Au lieu de l’adresser à Toulouse,- le correspon
dant de Descaries la montra à Roberval et Étienne Pascal qui, prenant la défense de la
Méthode attaquée, rédigèrent une Réplique (perdue). Elle fut envoyée, le 8 février 1638,
par Mersenne à Descartes, qui répondit vers le 22 février (éd. Clerselier, III, 41, à Mer-
senne; III, 57, à Mydorge) en faisant appel à Mydorge et Hardy comme juges. Le 26 mars,
Mersenne fit part à Descartes (qui répliqua le 3 mai par la Lettre XXYI1 ci-après) de
nouvelles objections de Roberval et, probablement au commencement d’avril, ce dernier
composa une seconde Défense de la Méthode de Fermât (éd. Clerselier, III, 58). Ainsi fut
engagé ce procès mathématique, auquel Fermât resta de fait étranger pondant toute cette
phase {voir ci-après Lettre XXVI) et dont les pièces seront réunies dans le Supplément
de la présente édition.
Le texte de cette Lettre XXV a été révisé d’après une copie ancienne dans le MS. Bibl.
Nat. fr. n. a. 5i6o, f 08 53 à 56.
( 2 ) L’envoi fait par Mersenne vers la fin de décembre 1637 comprenait, outre l’écrit
dont il est ici question {Methodus ad disquirendam maximam et minimam. — De tan
gentibus linearum curvarum, Tome I, pages x33 à 136 ), Y Isagoge ad locos pianos et
solidos (Tome I, pages 91 et suiv.), qui, formant un paquet séparé, ne parvint à Descartes
qu’un peu plus tard. Ces pièces avaient été remises à Mersenne par Carcavi.