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AVERTISSEMENT.
divisé les lettres, d’après les sujets traités, en paragraphes numérotés par
des chiffres gras (égyptiens), que leur forme distingue nettement de ceux
qui sont empruntés aux sources.
De même que dans le premier Volume, nous avons cherché avant tout la
commodité de la lecture; nous avons donc, sans aucun scrupule, multiplié
les alinéas et conformé la ponctuation aux habitudes modernes.
Pour l’orthographe française (’), nous avons en principe adopté celle du
xvm e siècle, sauf à conserver les formes constamment usitées du temps de
Fermât pour les mots techniques, comme méchanique, quarré; en dehors
de la question de commodité, nous étions forcément conduits à cette solu
tion, par suite de l’impossibilité absolue où l’on se trouve de reconstituer la
véritable orthographe de Fermât.
On possède de Descartes, par exemple, assez de lettres autographes pour
qu’il soit possible aujourd’hui de publier son énorme correspondance avec
un texte conforme à l’orthographe rationnelle ( 2 ) qu’il adopta vers l’âge de
quarante ans et qui est plus ou moins défigurée dans l’édition de Clerselier;
mais pour Fermât, il fallait renoncer à toute tentative analogue. Il nous reste
en tout de lui huit autographes en français (la dédicace à Carcavi, publiée dans
l’Avertissement du premier Volume, pages xix-xx, les n os G k, 63, GG, 100, 102,
109, 111 de la Correspondance); deux seulement, 66 et 102, dépassent la pro
portion de simples billets, et leur ensemble nous permet tout au plus de
conjecturer que Fermât avait une orthographe personnelle dont on pourrait
marquer quelques traits ( 3 ), sans pouvoir affirmer qu’elle fût constante ( 4 ),
même en dehors des lapsus de plume, auxquels il semble avoir été quelque
peu sujet.
Nous avons, en tout cas, reproduit, sans les modifier, les autographes à
( 1 ) En ce qui concerne les textes latins, nous avons suivi les mêmes principes que
pour le premier Volume {voir l’Avertissement, page xxx).
( 2 ) Nous pouvons ajouter « très réformatrice », d’autant que nombre de simplifications
qu’il avait introduites sont encore à réaliser, quoiqu’elles soient également réclamées par
l’étymologie et la prononciation. On peut prendre comme exemple l’orthographe usuelle
du mot môme auquel se rapporte cette note.
( 3 ) Aucun z final; le t final conservé au pluriel; la forme demender.
( 4 ) On trouve honeur et honneur, avance et advance dans des lettres différentes; dans
la même, commis, mais comission et comissaire; il ne faut pas faire entrer en ligne de
compte dans une autre lettre, esgalité et égal (page 43y). Dans le second mot, l’accent
peut avoir échappé à la plume; or, à cette époque, où en principe on accentuait seule
ment les finales non muettes, é, dans le corps dos mots et surtout pour un texte manu
scrit, n’est pas une forme orthographique réellement différente de es; c’est une simple
abréviation dont l’usage est arbitraire.