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ŒUVRES DE FERMAT.
CORRESPONDANCE.
tombé en main, lequel contient une observation sur le problème XXI
du Livre de Racket, imprimé à Lyon en 1G24, et qui porte pour titre :
Problèmes plaisons et délectables qui se font par les nombres.
Voici l’endroit (*); il propose de ranger en quarré les nombres con
sécutifs en progression arithmétique, en sorte que tous les rangs,
tant de haut, de bas que des côtés et par les diamètres, fassent une
même somme, de quoi il baille une règle générale pour les quarrés
impairs, et avoue n’en avoir pu trouver aucune pour les pairs, mais
avoir fait seulement plusieurs observations particulières, par le moyen
desquelles il a rangé les pairs jusques à 144•
Or, pour la règle des quarrés impairs, je dis premièrement qu’elle
n’est pas de son invention, car elle est dans l’Arithmétique de Car
dan ( 2 ); mais d’ailleurs elle ne résout la question que d’une seule
façon, qui le peut être en plusieurs. Je dis donc :
i° Que ma méthode range les quarrés pairs et impairs à l’inlini;
2 0 Qu’elle les range en toutes les façons possibles, lesquelles aug
mentent comme les combinaisons, à mesure que les quarrés sont plus
grands ;
3° Que la règle des pairement impairs n’est pas différente de celle
des pairement pairs, mais bien la même, quoique Racket ait cru
qu’elles dévoient être différentes.
Voici un exemple de ma méthode :
II range le 20 d’une seule façon, n’y sachant autre chose, et voici
comme il le range :
11
24
7
20
3
4
12
25
8
16
17
5
i3
21
9
10
18
1
i4
22
23
G
!9
2
i5
(‘) Pages 60 et suivantes do l’édition originale.
( 2 ) Practica arithmetica et mensurandi singularis (Milan, 153g), réimprimée dans le
quatrième tome de l’édition des Œuvres de Cardan en 10 volumes (Lyon, i663). — Car
dan y donne, sans règle do construction, sept carrés magiques (de 3 2 à g 2 ) qu'il attribue
aux sept planètes et appelle planétaires. Il paraît les avoir empruntés à Agrippa de Ncttcs-
heym (De occulta philosophia. Cologne, 1533).