CORRESPONDANCE DE FERMAT.
ANNÉE 1636.
i.
FERMAT A MER SENNE.
SAMEDI 26 AVRIL 1636.
(A f os io-ii; B f os i5 V0 -i6.)
Mon Révérend Père,
1- Je vous reste beaucoup obligé de la faveur que vous me faites
espérer de conférer par lettres (*), et n’est pas une des moindres obli
gations que j’aie à M. de Carcavi qui me l’a procurée. Je suis marri de
ce que sans doute ma réponse aux points de votre Lettre ne vous satis
fera pas, mais j’aime mieux paroître ignorant en vous répondant mal,
qu’indiscret en ne vous répondant point du tout.
2. J’ai toujours cru qu'il étoit bien malaisé de secouer et détruire
les principes des Sciences, car, étant fondés sur l’expérience labo
rieuse de ceux qui les ont recherchés, il semble qu’il est bien malaisé
d’en faire de plus précises, et il est encore plus inutile d’appeler la
raison au secours des sens, puisque, dans ses opérations, elle présup
pose toujours celles des sens exactes et véritables.
O) Il est clair que cette Lettre est la première que Fermât ait écrite à Mersenne, eu
répondant d’ailleurs à une Lettre do ce dernier, qui est perdue.