208
ŒUVRES DE FERMAT. — CORRESPONDANCE.
comme je ne suis pas capable de m’attribuer plus que je ne sais, je
dis avec même franchise ce que je ne sais pas) que je n’ai pu encore
démontrer l’exclusion de tous diviseurs en cette belle proposition que
je vous avois envoyée et que vous m’avez confirmée, touchant les
nombres 3, 5, 17, 217, 65537, etc. Car, bien que je réduise l’exclu
sion à la plupart des nombres et que j’aie même des raisons probables
pour le reste, je n’ai pu encore démontrer nécessairement la vérité de
cette proposition, de laquelle pourtant je ne doute non plus à cette
heure que je faisois auparavant. Si vous en avez la preuve assurée,
vous m’obligerez de me la communiquer; car, après cela, rien ne
m’arrêtera en ces matières.
3. Reste à vous parler de la proposition fondamentale des parties
aliquotes, laquelle m’étoit tellement connue que je vous l’avois en
voyée par la première lettre que je vous écrivis (*), laquelle on m’a
dit depuis s’être égarée. Pourtant, si Je Père Mersenne veut prendre le
soin de la faire chercher dans le bureau de la poste, elle se trouvera
dans un paquet que j’adressois à M. ... ( 2 ).
Outre que cette proposition est si naturelle, qu’il est impossible de
déterminer et de trouver la moindre chose sur ce sujet, qu’elle ne se
présente d’abord; de sorte qu’ayant depuis fort longtemps trouvé et
envoyé les propositions des deux nombres 17 296 et 18416 et autres
pareilles ( 3 ), il falloit par nécessité que j’eùsse passé par la dite pro
position.
Pour votre application, il me semble qu’elle n’ôte pas la longueur
que je trouvois en cette sorte de questions, qui est la seule difficulté
que j’y ai toujours reconnue; sinon que je ne l’aie pas bien comprise,
de quoi je vous prie m’avertir et me rendre certain.
4. U me semble après cela qu’il m’importe de vous dire le fonde-
(*) Lettre perdue, qui doit avoir été écrite entre les Lettres XL et XLI1I.
( 2 ) Carcavi?
( 3 ) Foir Pièce IYa-