LXXIV. - 25 SEPTEMBRE 1654.
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gagne deux ensuite, puisque, quand il en gagneroit trente, tout cela
seroit superflu?
Ce qui vient de ce que, comme vous avez très bien remarqué, cette
fiction d’étendre le jeu à un certain nombre de parties ne sert qu’à
faciliter la règle et (suivant mon sentiment) à rendre tous les hasards
égaux, ou bien, plus intelligiblement, à réduire toutes les fractions à
une même dénomination.
Et afin que vous n’en doutiez plus, si au lieu de trois parties, vous
étendez, au cas proposé, la feinte jusqu’à quatre, il y aura non seu
lement 27 combinaisons, mais 81, et il faudra voir combien de com
binaisons feront gagner au premier une partie plus tôt que deux à
chacun des autres, et combien feront gagner à chacun des deux autres
deux parties plus tôt qu’une au premier. Vous trouverez que les com
binaisons pour le gain du premier seront 5i et celles de chacun des
autres deux 15, ce qui revient à la même raison.
Que si vous prenez cinq parties ou tel autre nombre qu’il vous
plaira, vous trouverez toujours trois nombres en proportion de 17,
r r
5, o. " .
Et ainsi j’ai droit de dire que la combinaison acc n’est que pour le
premier et non pour le troisième, et que cca n’est que pour le troi
sième et non pour le premier, et que partant ma règle des combi
naisons est la même en trois joueurs qu’en deux, et généralement en
tous nombres.
2. Vous aviez déjà pu voir par ma précédente (') que je n’hésitois
point à la solution véritable de la question des trois joueurs dont je
vous avois envoyé les trois nombres décisifs, 17, 5, 5. Mais parce que
M. < de > Roberval sera peut-être bien aise de voir une solution sans
rien feindre, et qu’elle peut quelquefois produire des abrégés en
beaucoup de cas, la voici en l’exemple proposé :
Le premier peut gagner, ou eu une seule partie, ou en deux, ou en
trois.
(») Lettre LXXIII, 2.