LXXV1I. - JUIN 1636.
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2. Si le joueur A a la première fois la primauté et ensuite le joueur B
ait aussi la primauté la seconde fois, et ainsi alternativement (auquel
cas A poussera le dé la première fois, et puis B deux fois de suite, et
puis A deux fois de suite, et ainsi jusques à la fin), en cette espèce
le parti du joueur A est à celui du joueur B comme io355 à 1227G.
3. Que si le joueur A joue premièrement deux fois et le joueur B
(rois fois, puis le joueur A deux fois et ensuite le joueur B trois fois,
et ainsi à l’infini que le joueur A qui commence ne joue jamais que
deux coups et que le joueur B en joue trois (supposant toujours
que A cherche à ramener G et B 7), le parti de A à B est comme 723G0
à 87401.
4. Les questions diversifient et la méthode change au jeu de cartes.
Par exemple, je propose :
Si trois joueurs A, B, C parient avec 02 cartes (qui est le nombre
d’un jeu complet) que celui qui aura plus tôt un cœur gagnera, en
supposant que A prend la i re carte, B la 2 e et C la 3 e , et que ce même
ordre est toujours gardé jusques à ce que l’un ait gagné;
5. Si deux joueurs jouent à prime (') avec 4° cartes, l’un entre
prend de ramener prime dans les quatre premières cartes qui lui
» donner an public ot j’en avois fait la proposition à M. de Schooten pour y employer les
» Elzevirs, mais les choses ne se trouvèrent pas disposées pour nous procurer celte
» satisfaction. »
« En ce qui concerne Messieurs Pascal et Desargues, .... le premier avoit déjà trouvé
la solution de votre proposition et me doit donner au premier jour celle de toutes les
autres qui sont dans l’extrait de cette lettre de M. de Fermât. » ....
La question posée par Iluygens est la dernière de son Traité De ratiociniis in ludo
aleœ qu’il venait de terminer en brouillon et d’envoyer (le 6 mai i656) à Schooten pour
que ce dernier en achevât la mise en latin. Elle est ainsi conçue :
Propositio XIV. — Si ego et alias duabus tesseris alternatim jaciamus hac conditions
ut ego vincam simul atque septenarium jaciam, Me vero quam primant senarium jaciat,
ita vidclicet ut ipsi prirnum jactum co/icedam, invenire rationem meœ ad ipsius sortem.
(Fr. a Schooten, Exercitationum mathematicarum liber Y, continens sectiones triginta
miscellaneas. Lugd. Batavorum, 1667, in-4°, p. 533.)
(>) Voir ci-après, LXXVII bis, 6.
Fermât. — 11.
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