Full text: Correspondance (Tome 2)

LXXXVII. - 3 DÉCEMBRE 1657. 
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Je vous garantis par avance que j’en ferai la solution quand il vous 
plaira et que j’en tirerai même des conséquences qui établiront soli 
dement la vérité de notre opinion. J’en déduirai d’abord : que le 
rayon perpendiculaire ne se rompt point; que la lumière se rompt 
dès la première surface sans plus changer le biais qu’elle a pris; que 
le rayon rompu s’approche quelquefois de la perpendiculaire, et qu’il 
s’en éloigne quelque autre fois, à mesure qu’il passe d’un milieu rare 
dans un plus dense ou au contraire; et en un mot, que cette opinion 
s’accorde exactement avec toutes les apparences. De sorte que, si elle 
n’est pas vraie, on peut dire ce que disoit Galilée en un sujet diffé 
rent, que la nature semble nous l’avoir inspirée per pigliarsi gioco di 
//osfri ghiribizzi ( 1 ), 
Mais j’ai tort de ne songer pas que le sujet de cette lettre ne devoit 
être qu’un remercîment. Je vous conjure, Monsieur, d’excuser sa lon 
gueur, quand ce ne scroit que par l’intérêt que vous y avez, et de la 
recevoir en tout cas comme un témoignage de l’estime que j’ai pour 
votre savoir et du respect avec lequel je suis, Monsieur, 
Votre très humble et très affectionné serviteur, 
Fermai. 
LXXXVII. 
DIGRY A FERMAT. 
MERCREDI 3 DÉCEMBRE 1637. 
{Va., p. 196-197.) 
Monsieur, 
Je me donnai l’honneur de vous écrire le 19 du mois passé. Depuis 
ce temps-là, j’ai été en Normandie et à mon retour j’ai trouvé la Lettre 
(>) Nous n’avons pu retrouver le texte auquel est empruntée cette citation.
	        
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