LXXXVIII. - 12 DÉCEMBRE 1637.
361
Vous aurez vu, par ma dernière lettre, que j’ai reçu eelle ( f ) que
vous me fîtes l’honneur de m’écrire lorsque vous étiez à la campagne.
Au lieu de vous laisser passer le titre de paresseux que vous vous
donnez injustement, j’admire infiniment la facilité et la présence avec
laquelle, au milieu de vos grandes occupations, vous exprimez sur le
champ vos profondes et subtiles pensées. Je vous supplie de croire
que j’honore vos rares talens et que je voudrois que mes actions vous
pùssent témoigner mieux que mes paroles à quel point je suis etc.
LXXXVIII.
DIGBY A FERMAT.
MERCREDI 12 DÉCEMBRE 1637.
( P- 197 •)
Monsieur,
Depuis que je me suis donné l’honneur de vous écrire une lettre
du 5 de ce mois ( 2 ), je reçus celle que vous m’avez fait la faveur de
m’écrire du 25 du passé ( 3 ), dont je vous rends très-humbles grâces.
Elle me fut rendue comme j’étois à table avec Monsieur Frenicle à qui
je la montrai et, y ayant papier et encre sur le buffet, je le priai de
vous écrire quelque petit mot sur ce que vous y disiez sur sou sujet; je
vous envoie son écrit.
II me fait souvenir fort souvent d’un aumônier, qu’avoit le feu roi
d’Angleterre, qui étoituu des plus éloquens prédicateurs de sou temps
et très-subtil théologien; mais, depuis que la guerre fut commencée,
il n’y avoit plus moyen de le faire prêcher ou parler de sa science : il
n’avoit d’autres idées en son imagination que de machines de guerre
(>) Ces lettres de Digby et de Fermât sont perdues.
( 2 ) La lettre qui précède.
( 3 ) Lettre perdue.
Febmat. — II.
46