ŒUVRES DE FERMAT.
CORRESPONDANCE.
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et des stratagèmes pour prendre des villes, en quoi il n’entendoit rien
du tout.
Ainsi Monsieur Frenicle ne me veut entretenir d’autre chose que de
la théologie mystique et de ses pensées sur le franc-arbitre ou sur la
prédestination, quittant le rang qu’il pourroit posséder d’un des plus
grands mathématiciens du siècle pour un des moindres théologiens.
Car c’est bien tard de commencer la physique et la théologie après
l’âge de cinquante ans : je dis la physique, parce qu’il est malaisé
d’être un grand théologien si on n’est un solide physicien et si on n’a
une véritable connoissance de la nature, dont le sommet sert de base à
la grâce.
Mais je dois bien prendre garde de m’engager en ce que j’entends
aussi peu et encore moins que lui ; je reviens à ce que je sais de science
certaine, dont je vous ferai démonstration évidente toutes les fois que
l’occasion s’en présentera, et c’est que je suis etc.