Full text: Correspondance (Tome 2)

392 ŒUVRES DE FERMAT. — CORRESPONDANCE. 
Au reste, M. Descartes a dû diviser son mouvement en une déter 
mination perpendiculaire à la surface devers laquelle il étoit mu et 
en une détermination parallèle à la même surface, parce que, cette 
dernière ne rencontrant aucune opposition, il étoit assuré qu’elle 
devoit demeurer la même; ce qui lui étoit un moyen de conclure une 
vérité plus aisément qu’il n’eût pu faire en suivant une autre méthode. 
Art. 3 e . Je reconnais, etc. — M. de Fermât semble favoriser M. Des 
cartes, en avouant qu’il est de son sentiment touchant la différence 
qu’il établit entre le mouvement et la détermination, et tâchant même 
de le prouver. Cependant il semble aussi qu’il y ait de l’adresse, 
pource qu’il impute à M. Descartes une opinion qu’il désavoueroit, 
à dessein, comme on pourroit croire, de s’en servir dans la suite. 
C’est dans le second exemple, où il assure qu’une balle, poussée du 
point H au point R perpendiculairement sur la surface CBE, ne perd 
pas de sa détermination, à cause, dit-il, qu’en pénétrant l’eau ou la 
toile, elle continue à se mouvoir dans la même ligne droite. 
Mais il doit considérer que la détermination d’un mobile doit être 
réputée changer, non seulement quand il quitte la ligne dans laquelle 
il se mouvoit auparavant, ou quand il se meut à contre-sens dans la 
même ligne, mais encore en se mouvant du même sens dans la même 
ligne droite, pourvu que ce soit [plus ou] moins loin qu’il n’étoit dé 
terminé d’aller en ce sens-là. Et c’est en cette troisième façon que la 
quantité de la détermination de la balle est devenue moindre, autant 
que le mouvement : aussi la surface CBE étoit autant opposée à la 
première que la liaison des parties l’étoit à l’autre : c’est pourquoi il 
faut réputer comme nul cet exemple qui n’étoit que pour prouver une 
vérité que les deux parties ne contestent point. 
Je ne daignerois d’observer que M. de Fermât appelle force ou puis 
sance mouvante ce que M. Descartes appelle le mouvement, parce qu’il 
ne paroît pas dans la suite de la lettre que cette différence soit d’au 
cune conséquence. 
Art. 4 i! . Je reviens maintenant, etc. — Cet article ne contient que 
quelques paroles de M. Descartes.
	        
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