XCIV. - 15 MAI 1658.
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Art. 5 <; . Je remarque d’abord,etc. — Le manque de mémoire qui est
ici imputé h M. Descartes, est fondé sur la croyance que M. de Fermât
a, que la détermination de haut en bas [de l’exemple] de la page 17 de
la Dioptrique n’est point changée, qui est une erreur semblable à celle
qui a été désavouée dans la remarque sur l’article 3 e . Et il ne sert de
rien, pour prouver sa pensée, de dire que la détermination dans la
ligne BI est composée en partie de celle qui fait aller le mobile de
haut en bas, comme [étoit] celle qui le faisoit auparavant mouvoir
vers le même côté dans la ligne AB. Il y a [en cela) de l’équivoque,
et encore qu’on remarque toujours une détermination de haut en bas,
ia seconde est autre que la première, de même que dix écus sont une
autre quantité d’éens que quinze écus, encore que ce soit toujours des
écus.
Art. 6 e . Mais donnons que, etc. — Après que M. de Fermât accorde,
comme par forme de passe-droit, une chose qui est de devoir, il s’ef
force de prouver que M. Descartes ne s’est pas aperçu que la détermi
nation de gauche à droite étoit aussi changée; ce qui véritablement
infirmerait sa démonstration. La raison, dit-il, est qu’on ne sauroit
dire que la détermination de haut en bas soit changée, sinon parce
que, depuis que le mobile se meut dans la ligne BI, sa quantité n’a
plus la même raison avec celle de gauche à droite, qu’elle avoit quand
il étoit porté dans la ligne AB.
Je ne sais si M. de Fermât parle ici tout de bon, d’autant qu’il rai
sonne comme une personne qui, après avoir porté quinze écus dans
l’une de ses pochettes et trente dans l’autre, et en ayant perdu, par
je ne sais quel accident, quelques-uns des quinze, reconnoîtroit cette
perte par cela seulement que ce qui lui reste des quinze n’est plus la
moitié de la somme qu’il a de l’autre côté, après quoi il vient à croire,
pour se consoler, que cette dernière est augmentée, parce qu’elle fait,
en récompense, plus du double de celle d’où il trouvoit d’abord à
redire.
M. Descartes raisonne d’une autre façon, sans pourtant le faire
autrement qu’un jeune homme qui n’auroit pas appris le cinquième
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Fekjiat. — II.