Full text: Correspondance (Tome 2)

aujourd’hui d’autant plus volontiers qu’outre que par cette soumission 
je vous ferai connoître l’ingénuité de mon procédé, cela me donnera 
aussi occasion de vous dire quelque chose que je fus obligé de répli 
quer à quelques objections qui me furent faites par quelques-uns de 
l’Assemblée, afin de rendre la pensée de M. Descartes, touchant la 
réfraction, plus claire par un exemple familier et qui est tout-à-fait 
propre au sujet. 
Si je n’avois point été si impatient que de vous envoyer une chose 
qui étoit prête il y avoit plus de quinze jours et que l’engagement 
que j’avois m’avoit obligé de faire voir dès-lors à M. de la Chambre, 
j’aurois évité Je reproche de la Compagnie et ne serois pas tombé dans 
cette faute. Mais j’eus peur qu’il me fallût encore différer plus long 
temps d’en parler à l’Assemblée, qui avoit déjà remis par deux fois la 
lecture que je lui en voulois faire, pource qu’elle voulait aussi avoir 
(m même temps les sentimens de M. Petit, qui lui avoit fait con 
noître, dès la première fois que votre lettre parut devant elle, qu’il 
avoit plusieurs choses à dire et contre ce que vous écrivez à M. de 
la Chambre et contre ce que M. Descartes a écrit. 
Pour moi, qui ne m’étois pas trouvé à l’Assemblée quand votre 
lettre y fut lue la première fois, et qui me dispensois alors souvenl 
de m’y trouver, à cause de quelques affaires plus importantes que la 
détention de M. de la Haye, mon gendre, me donnoit pour poursuivi’ 
à la cour sa liberté, je ne l’eus pas plus tôt vue que je crus être 
obligé d’y faire réponse, comme étant une suite des petits démêlés 
que nous avions déjà eus autrefois ensemble sur la même matière, et 
parce aussi que vous me faites l’honneur de me nommer par trois fois 
dans votre lettre et de sembler m’y convier. 
.Pavois donc préparé ma réponse le plus tôt que j’avois pu, et pen 
sais la faire voir à la Compagnie, mais elle ne le jugea pas à propos, 
pour ne point prévenir M. Petit dans la repartie qu’il avoit promis de 
vous faire. Mais, craignant que cela n’allàt trop en longueur, je me 
résolus de moi-même samedi dernier de vous l'envoyer avant que de 
l’avoir fait voir à la Compagnie, de qui j’ai reçu les avis trop tard pour 
Fermai. — II. . 60
	        
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