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ŒUVRES DE FERMAT. - CORRESPONDANCE.
n’ayant point d’avantage l’un sur l’autre, ils s’y approchent tous deux
également. Mais en l’espèce du levier horizontal, les*deux puissances
des extrémités n’ont aucune inclination naturelle à l’appui, mais à
s’approcher seulement; et ainsi l’appui ne doit être non plus considéré
que s’il n’étoit point.
Outre que jamais personne n’a douté que le centre d’un grave ne
s’unît au centre de la terre, s’il n’étoit empêché; or, deux graves, joints
par une ligne qui conjoint leurs centres de gravité, ne sont censés con
stituer qu’un seul grave, duquel le centre de gravité est au mitan de la
ligne qui les conjoint : quelle raison donc de croire qu’il s’arrête ailleurs
que lorsque son centre sera uni à celui de la terre?
Soient les deux poids égaux A et B {fig- i4) joints par la ligne AB,
Fig. il\.
G>
(t)B
le centre de la terre G. Qu’on laisse choir librement les poids A et B;
lorsque le poids B sera au centre G, on ne peut pas dire qu’il s’arrête,
parce que le poids A gravitai super B et destru.it æquilibrium. Où com
mencera donc le levier AB de s’arrêter? Vous ne sauriez trouver le
commencement de son repos en un point plutôt qu’en l’autre, si ce
n’est au mitan, parce qu’il se trouve pour lors également contrebalancé
de tous côtés.
Je ne sais si ces raisons seront capables de vous faire changer d’avis,
mais vous me permettrez bien de vous dire que vous trouverez peu de
gens qui suivent votre opinion et qui ne m’accordent ce principe : c’est
pourquoi je vous conjure de me dire nettement ce qu’il vous en
semble.
3. La deuxième objection (') est contre la nouvelle proportion des
(!) Voir Pièce V, 5. — Roberval a, celle ibis, raison contre Fermai.