38 ŒUVRES DE FERMAT. - CORRESPONDANCE.
De sorte que j’ayois satisfait à votre proposition au sens de Diophante,
(jni semble être le seul admissible en cette sorte de questions.
Or, qu’un nombre, composé de trois quarrés seulement en nombres
entiers, ne puisse jamais être divisé en deux quarrés, non pas même
en fractions, personne ne l’a jamais encore démontré et c’est à quoi je
(ravaille et crois que j’en viendrai à bout. Cette connoissance est de
grandissime usage et il semble que nous n’avons pas assez de prin
cipes pour en venir à bout; M. de Beaugrand est en cela de mon avis.
Si je puis étendre en ce point les bornes de l’Arithmétique, vous ne
sauriez croire les propositions merveilleuses que nous en tirerons.
3. Pour la Proposition géostatique, elle est toute fondée sur ce prin
cipe seul, que deux graves égaux, joints par une ligne ferme et laissés
en liberté, se joindront au centre de la terre par le point qui divise
également la ligne qui les unit, c’est-à-dire que ce point de division
s’unira au centre de la terre. Messieurs Pascal et de Roberval ('),
après avoir reconnu que tout mon raisonnement est fondé là-dessus
et, qu’accordant ce principe, ma proposition est sans difficulté, m’ont
nié ce principe, que je prenois pour un axiome, le plus clair et le
plus évident qu’on peut demander; obligez-moi de me dire si vous
êtes de leur sentiment. Je l’ai pourtant démontré depuis peu par de
nouveaux principes, tirés des expériences, qu’on ne me sauroit con
tester, et je le leur envoierai au plus tôt.
Je suis etc.
(!) Voir Lettre VIII, 1 et suiv.