XI. — SEPTEMBRE 1 G 3 6.
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XL
FERMAT A ROBERYAL (').
MARDI l6 SEPTEMBRE 1636.
( Fa, p. 134— 1 36. )
Monsieur,
1. Je me trouvai cos jours passés à la campagne lorsque je répondis
à votre écrit, que j’avois pourtant laissé en cette ville. Depuis mon
retour, je l’ai considéré plus exactement et vous envoie la réponse
plus précise à tous scs points concernant le premier levier. Si vous ne
goûtez pas mes raisons sur le second, vous m’obligerez beaucoup de
m’envoyer la démonstration de votre proposition suivant l’opinion oii
vous êtes, que les graves gardent la proportion réciproque des per
pendiculaires tirées du centre du levier sur les pendants, et de laquelle
je douterai toujours jusques à ce que je l’aurai vue. Je vous puis pour
tant assurer que je ne saurois démordre encore de la mienne et qu’il
me semble que vous ne sauriez démontrer la vôtre, au moins par les
principes que nous connoissons.
2. Le principe que je vous ai demandé pour l’établissement de mes
propositions géostatiques est que, si deux poids égaux sont joints par
une ligne droite ferme et de soi sans poids et, qu’étant ainsi disposés,
ils puissent descendre librement, ils ne reposeront jamais jusques à
ce que le milieu de la ligne s’unisse au centre commun des choses
pesantes. Ce principe, qui vous a semblé plausible d’abord, a enfin
choqué votre opinion sur ce principalement que nous ignorons la
cause radicale qui fait que les corps graves descendent, sur quoi vous
dites qu’il y a trois opinions différentes et que, de toutes les trois, les
conséquences semblent différentes. (*)
(*) Suite à la Lettre IX et seconde réponse à la Lettre VIII. Dans les Varia, l’article 7
suit immédiatement le n° I. — La réplique de Roberval est perdue.