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XIV.
ROBERVAL A FERMAT (•).
SAMEDI 11 OCTOBRE 1636.
( Va, p. i38-i/(i. )
(*) Réponse à la Lettre XIII. — Le texte do la présente a été, comme celui do la
Lettre VIII, restitué d’après le manuscrit do la Bibliothèque Nationale, latin n° 7226, f os 34
et suiv.
XIV. - 11 OCTOBRE 1636.
Monsieur,
1. Je vous envoie la démonstration de la proposition fondamentale
de notre Méchaniquc, ainsi que je vous l’ai promise. En quoi je suivrai
l’ordre commun d’expliquer auparavant les définitions et principes
desquels nous nous servons.
2. Nous appelons en général une puissance cette qualité par le
moyen de laquelle quelque chose que ce soit tend ou aspire en un
autre lieu que celui où elle est, soit en bas, en haut ou à côté, soit que
cette qualité convienne naturellement à la chose ou qu’elle lui soit
communiquée d’ailleurs. De laquelle définition il s’ensuit que tout
poids est une espèce de puissance, puisque c’est une qualité par le
moyen de laquelle les corps aspirent vers les parties inférieures.
Souvent nous appelons aussi du nom de puissance la même chose à
laquelle la puissance convient (comme un corps pesant est appelé un
poids), mais avec cette précaution que ce soit à l’égard de la vraie
puissance, laquelle, augmentant ou diminuant, sera appelée plus
grande ou moindre puissance, quoique la chose à quoi elle convient
demeure toujours la même.
Si une puissance est pendue ou arrêtée à une ligne flexible et sans
poids, laquelle ligne soit attachée par un bout à quelque arrêt, en
sorte qu’elle soutienne la puissance tirant sans empêchement contre
cette ligne, la puissance et la ligne prendront quelque position, en (*)