XI Y.
11 OCTOBRE 1636.
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En suite de quoi nous démontrerons cette proposition universelle, à
laquelle nous butons.
Deuxième proposition. — En toute balance ou levier, si la propor
tion des puissances est réciproque à celle des lignes perpendiculaires
menées du centre ou point de l’appui sur les lignes de direction des
puissances, ces puissances, tirant l’une contre l’autre, feront équilibre
et, tirant d’une même part, elles feront un pareil effet, c’est-à-dire
qu’elles auront autant de force l’une que l’autre pour mouvoir la ba
lance.
Soit en la quatrième figure {fig. 4 2 ) le centre de la balance A, le
bras AB plus grand que le bras AC, et soient premièrement les lignes
Fig. 42.
de direction BD, CE perpendiculaires aux bras AB, AC, par lesquelles
lignes tirent les puissances D, E, lesquelles seront des poids, si on
veut, et qu’il y ait même raison de la puissance D à la puissance E que
du bras AG au bras AB, les puissances tirant l’une contre l’autre. Je dis
qu’elles feront équilibre sur la balance CAB.
Car, soit prolongé le bras CA jusques en F, en sorte que AF soit
égale à AB, et soit considérée CAF comme une balance droite de
laquelle le centre soit A. Soient aussi entendues deux puissances G et
H, desquelles et de toutes leurs parties les lignes de direction soient
parallèles à la ligne CE; et que la puissance G soit égale à la puis
sance D et la puissance H égale à la puissance E, l’une, savoir G, tirant
sur le bras AF et l’autre, savoir H, tirant sur le bras AG.
Lors, par la première proposition, les puissances G et H feront équi
libre sur la balance CAF ; mais, par le premier principe, la puissance D
sur le bras AB fait le même effet que la puissance G sur le bras AF :