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INTRODUCTION.
dance avec Fermât. Aussi dut-il avoir eu des occasions de se procurer
des écrits regardant le géomètre de Toulouse, peut-être par l’inter
médiaire de Carcavi, mais plus probablement par celui de Mersenne ( 1 ).
C’est ainsi qu’il put constituer à son usage personnel ce recueil ( 2 ).
Après avoir visité aussi l’Irlande etl’Angleterre, van Schooten retourna
en Hollande, probablement au printemps de i643 : la conversation sur
Fermât entre lui et Descartes, dont nous avons la relation {Œuvres
de Chr. Huygens, t. II, 1889, p. 221-222 ou l’édition présente, t. IV,
1912, p. 122-123), eut lieu au cours d’une visite que le Flamand,
retour de France, fit au philosophe à Endegeest, localité que celui-ci
quitta à la fin d’avril i643 ( 3 ). D’ailleurs on peut constater que van
Schooten contribua réellement dans la suite à la divulgation des idées
de Fermât : on a de lui un autre manuscrit qui contient quelques appli
cations, écrites de sa main, de la méthode des maxima et minima, qui
ont servi aux leçons qu’il donna en i645 et 1646 au jeune Huygens ( 4 ),
c’est-à-dire peu de temps avant sa nomination, en 1646, de professeur
de mathématiques à l’Université de sa ville natale; et ce fut, en appli
cation du procédé du géomètre de Toulouse, qu’il donna la construc
tion de la tangente à la conchoïde de Nicomède dans ses commen
taires sur la Géométrie de Descartes, parus en 1659. Entre temps,
van Schooten entretenait une correspondance assez nourrie avec les
mathématiciens de France, comme il résulte de son commerce épisto-
laire avec Huygens; et c’est ce disciple, initié par lui aux méthodes
de Fermât, qui lut en 1668, devant l’Académie des Sciences de Paris,
sa propre démonstration de ces méthodes, onze ans avant que celles-ci
U) Voir ce que dit van Schooten à propos do sa connaissance de Carcavi dans une lettre
à Huygens, publiée dans les Œuvres de Chr. Huygens, t. I (La Haye, r888), p. 4 10.
( 2 ) On trouve quelques particularités sur le séjour de van Schooten à Paris dans
divers écrits qu’il publia, dans les Œuvres de Descartes, éd. Adam et Tannery, t. III
(Paris, 1899), p. 437, 45o, 582, 63i et 642; t. IV, 1901, p. 232 et 3g5 ; t. XI bis, 1913,
p. 20-22, et dans la Briefwisseling van Constantyn Huygens, uitgegeven door D r J.
Worp, t. IV (La Haye, igi5), p. 817.
( 3 ) Œuvres de Descartes, éd. cit., t. XII, 1910, p. 126.
( 4 ) Œuvres de Chr. Huygens, t. XI, 1908, p. 19.