INTRODUCTION.
xxi
D’autre part, il est vrai que Carcavi, s’étant probablemeut engagé
envers Mersenne de le tenir lui et ses amis d’Italie au courant
des nouvelles scientifiques pendant l’absence du Minime, commu
niqua aux savants d’Italie d’autres problèmes de Fermât. C’était
probablement par son intermédiaire et par celui de Mersenne ou de
du Yerdus que Ricci apprit la proposition d’autres problèmes sur des
valeurs extrêmes ('), tandis que Torricelli eut connaissance, par
l’intermédiaire de Carcavi, d’une lettre de Fermât sur les paraboles
infinies, à laquelle le géomètre de Florence fait allusion dans sa ré
ponse à Carcavi du mois de février 164$ ; de même, il pouvait répondre
à Ricci, le 25 février 1645, que la construction de la tangente à ces
paraboles, retrouvée par celui-ci, parviendrait à Fermât ( 2 ). [1 est
connu aussi que Ricci entretenait depuis le départ de Mersenne une
correspondance avec les géomètres de Paris. Mais tout ce que nous
savons de cette correspondance aujourd’hui perdue, et ce qui résulte
de la seconde lettre de Torricelli à Carcavi (t. IV, p. 88-89), formant
avec celle de février 1645 tout ce qu’il nous reste de leur correspon
dance, selon toute apparence, peu fréquente, ne fait point supposer
que cet échange de lettres fût accompagné de la part de Carcavi d’une
remise de manucrits de Fermât, tels qu’ils sont contenus aujour
d’hui dans le manuscrit florentin ( 3 ).
A l’hypothèse que le cahier de Carcavi, composé vers l’été de 1644»
sortit de Paris avant la moitié du xvn e siècle, s’oppose d’ailleurs encore
un fait décisif. A la fin du traité mentionné qui porte la date du
21 avril 164/i et qui termine le recueil, se trouve écrit avec l’encre du
texte et de la main du copiste (ainsi cette note doit s’être trouvée sur
(9 Voir les extraits de la Correspondance de Ricci et Torricelli ci-après sous les
11°’ 3 et 6 avec les notes y relatives.
( 2 ) Ibid., n° 7, avec la note, et n° il.
( 3 ) On ne sait que trop peu des relations entre Torricelli et Fermât lui-même qui
s’établirent depuis l’été de 1646, lorsque Torricelli envoya à Paris quelques théorèmes
sur les paraboles infinies (Paris, Bibl. nat., fonds latin nrgfi f ,s 17 recto et suiv. et fonds
latin, nouv. aeq. 2338 f os 14 et suiv.) et à Carcavi d’autres sur les hyperboles infinies,
spécialement destinés pour Fermât, qui lui envoyait après ses propres recherches sur ce
sujet (t. II, p. 338 avec la note 1 et p. 377).