LA SPIRALE DE GALILÉE. 9
manuscrits galiléens de la Bibliothèque nationale à Florence. Dans la
publication du texte de ces écrits par M. Favaro, en x89i, on regrette
vivement l’absence de tout commentaire de la main du savant éditeur
des Œuvres de Galilée. C’est ce qui nous oblige de justifier ici notre
opinion sur Fauteur du premier de ces trois manuscrits, en précisant
plus loin les circonstances dans lesquelles ces écrits ont été envoyés
à Galilée.
L’écrit en question débute par une remarque sur une ancienne
spéculation philosophique de Galilée, que celui-ci attribue à Platon.
Le Créateur, ayant posé le centre dans le Soleil immobile aurait formé
toutes les planètes en un même lieu, leur aurait donné une inclinaison
à se mouvoir vers le Soleil suivant une ligne droite et aurait changé
leur mouvement rectiligne en circulaire uniforme avec les vitesses
déjà acquises à la fin de leur chute, lorsqu’elles eurent obtenu le
degré de vitesse qu’il avait préalablement fixé ( ( ). Or nous savons que
cette spéculation de Galilée (qu’il peut avoir confondue aussi avec le
problème de la spirale et mise en rapport avec sa solution erronée du
demi-cercle) est combattue précisément par Mersenne, qui douta aussi
à bon droit des titres de Platon à la paternité de cette idée dans la
Proposition VI du Livre second de son Harmonie universelle (voir aussi
la Proposition VII, p. 108), dans la Propositio 11 de la Prœfalio, ajou
tée à ses Harmonicorum libri, et dans sa lettre à Peiresc du 4 décembre
i635 ( 2 ). D’ailleurs Fauteur du document s’appelle le « commenta
teur » des opinions de Galilée — nom qui s’applique très bien à Mer-
senne par ses longues paraphrases du travail du savant italien,
quoiqu’on puisse l’appliquer aussi à Frenicle, si c’est à celui-ci qu’on
veut attribuer cette traduction française du Dialogo, que Déodati
nous apprend, dans une lettre à Galilée du 16 mai 1684, alors en train
d’être rédigée, mais qui fut suspendue l’année suivante, comme c’est
(*) Dialogo, etc., éd. de 1682, p. 1a-13, 21-22; Galilée revenait à cette idée dans ses
Discorsi de 1638, p. 254-255 ; voir d’ailleurs P. Mansion, Sur une opinion de Galilée rela
tive à l'origine commune des planètes [Annales de la Société scientifique de Bruxelles,
t. XYIIÎ, 1 re partie (Bruxelles, 1894), p. 46-49, 90-92].
( 2 ) Tamizev de Laiiroque, loc. cit., p..407-408.
Fermât. — Supplément. 2