28. Sur le rôle du concept de la disposition dans l’étude des principes etc. 93
se présentent sous un jour entièrement nouveau. Elles ressortent alors
du domaine de la géométrie non-archimédienne [cf. n 08 46 à 52].
28, Sur le rôle du concept de la disposition dans l’étude des
principes de la géométrie projective. On peut se demander s’il est
possible d’établir les principes de la géométrie projective sans faire
appel à d’autres dormées qu’aux concepts fondamentaux du point et
de la ligne joignant deux points, auxquels on adjoint les postulats du
groupe (a) du n° 25 qui les concernent.
A cette question se rattache un ordre de recherches dans lequel
on n’envisage comme données a priori qu’un nombre déterminé de
points, et dans lequel on n’envisage que les points qui se déduisent
de ces points donnés par des constructions rectilignes.
Ces recherches concernent ainsi une géométrie projective de systèmes
remarquables de points. Elles supposent que l’on se donne au moins
quatre points de l’espace [ou du système fondamental envisagé] non
situés dans un même plan et, en outre, un point non situé dans l’un
des quatre plans déterminés par trois de ces quatre points fonda
mentaux, de façon que sur chaque droite joignant deux points quel
conques on puisse construire, en utilisant les quatre points fonda
mentaux et le cinquième point envisagé, par projections et sections,
au moins un nouveau point. Jusqu’ici tout se passe comme dans
l’espace projectif ordinaire. Mais des hypothèses faites il ne résulte
pas que le quatrième harmonique de trois points A, B, C d’une ligne
droite 326 ) soit distinct du point (7; il n’en est ainsi pour trois points
quelconques A, B, C qui si l’on postule qu’il en est ainsi pour un
système de trois points déterminés A, B, C. D’ailleurs, si même on
postulait qu’il en est ainsi, on ne pourrait pas pour cela reconnaître
si, en partant de trois points A, B, C de la droite et construisant la
suite de quatrièmes harmoniques qui s’en déduit comme il a été expli
qué au n° 27, on obtient une infinité de points sur la droite. Il
existe, en effet, des configurations formées par un nombre fini de
points qui satisfont, à elles seules, au postulats a [n° 25] de la géo
métrie projective 327 ).
Mais si l’on postule que les points de la droite sont disposés
dans un ordre cyclique de caractère projectif, on peut démontrer que
la droite, et même chacun des segments de la droite, contient une in
326) Cf. M. Pasch, n° 27 ß.
327) G. Fano, Giorn. mat. (1) 30 (1892), p. 123; E. H. Moore [Amer. J. math.
18 (1896), p. 264] a, lui aussi, envisagé des configurations analogues. Voir aussi
G. Hessenberg, Archiv Math. Phys. (3) 6 (1904), p. 123/7.