29. La géométrie métrique ordinaire rattachée à la géométrie projective. 97
cas où la conique absolue dégénère en un couple de points; c’est à
ce cas qu’il ramène celui de la géométrie métrique euclidienne des
figures situées dans un plan ordinaire.
Les recherches précédentes ont un caractère analytique. Mais il
convient aussi de rechercher comment on peut parvenir géométrique
ment à faire rentrer la géométrie métrique ordinaire dans la géométrie
projective.
On s’appuie pour cela sur les faits suivants qui concernent les
formes de rang un, deux ou trois 337 ):
a. Formes de rang un. La congruence entre segments situés sur
une même droite peut être envisagée comme une correspondance par
rapport à une projectivité parabolique ayant son point double à l’infini.
Dans un faisceau quelconque de droites concourantes dans le plan,
la congruence d’angles peut être envisagée comme une correspondance
des droites du faisceau considéré par rapport à une projectivité ayant
deux droites doubles imaginaires qui vont du centre du faisceau aux
deux points cycliques du plan de ce faisceau. Cette projectivité trans
forme donc en elle-même l’involution des angles droits du faisceau
envisagé. De même dans l’espace, pour les faisceaux de plans se
coupant suivant une droite ordinaire (et non suivant une droite à
l’infini).
b. Formes de rang deux. La similitude de deux figures dans le
plan [égalité (congruence) des angles correspondants et proportion
nalité des segments correspondants de ces figures] peut être envisagée
comme une correspondance projective des éléments d’un plan dans
laquelle chacun des deux points cycliques du plan se correspond à
lui-même. [Les deux points cycliques sont les points doubles de l’in-
volution (absolue) formée par les couples de points à l’infini des droites
orthogonales deux à deux dans le plan.]
La congruence de deux segments quelconques du plan peut donc
être définie graphiquement au moyen des concepts du parallélisme et
de l’orthogonalité, dont la dépendance avec la droite de l’infini et les
deux points cycliques situés sur cette droite a déjà été établie. Il
suffit pour cela d’appliquer les deux définitions que voici;
a) Deux segments congruents ayant en commun une de leurs
extrémités sont deux côtés adjacents d’un losange (parallélogramme à
diagonales orthogonales).
337) F. Klein, Nicht-Euklidische Geom. 320 ) 1, p. 1 et suiv.; F. Enriques,
Lezioni geom. proiettiva 27 ), (l re éd.) p. 113, 177, 356.
Encyclop. dea scienc. mathémat. Ili 1
7