134 IH 1. F. Enriques. Rapports de connexion de l’espace illimité.
Considérons une variété entière F 2 à courbure constante nulle.
Toute portion simplement connexe de cette variété F 2 peut être repré
sentée d’une façon isométrique bi-univoque sur une certaine partie du
plan euclidien. Mais pour pouvoir représenter de cette façon la va
riété F 2 tout entière sur le plan euclidien, il faut éventuellement
commencer par la diviser en parties convenablement choisies. L’image
de V 2 apparaît alors sur une partie du plan euclidien limitée par une
ligne formée de parties deux à deux congruentes l’une à l’autre. Les
deux parties congruentes soudées l’une à l’autre correspondent sur F 2
aux deux côtés des coupures ayant servi à diviser F 2 .
Un premier exemple d’une forme de Clifford-Klein à deux dimen
sions est fourni par un cylindre fermé, un cylindre droit à base
circulaire par exemple. Si l’on coupe le cylindre le long d’une
de ses génératrices, on peut le représenter d’une façon bi-univoque
sur une partie du plan euclidien comprise entre deux droites paral
lèles. Inversement, on peut considérer toute partie du plan euclidien
comprise entre deux droites parallèles comme l’image complète d’un
cylindre droit à base circulaire, si l’on convient de regarder comme
images du même point du cylindre les points des deux droites paral
lèles situées sur une même perpendiculaire à ces deux droites 410 411 * ).
On obtient un second exemple d’une forme de Clifford-Klein en
traçant dans le plan euclidien un parallélogramme, et en convenant
d’envisager comme correspondants les points du périmètre de ce paral
lélogramme situés sur une même parallèle aux deux autres côtés.
En effectuant ses recherches sur l’espace elliptique, TF. K. Clif
ford 414 ) a trouvé que l’on peut construire dans un tel espace des surfaces
réglées du second degré de courbure nulle (au sens de la détermination
métrique elliptique) et cependant de contenu total fini. A ces qua-
driques correspond d’une façon isométrique biunivoque un parallélo
gramme du plan euclidien, de façon qu’à deux points correspondants
du périmètre de ce parallélogramme ne correspond qu’un seul et même
point de la coupure effectuée sur la quadrique le long d’une de ses
génératrices. (Ces quadriques réglées sont les quadriques qui coupent
l’absolu imaginaire jP 2 suivant un quadrilatère rectiligne). C’est en
partant de ce résultat de TF. K. Clifford, que F. Klein a développé la
théorie générale des variétés à deux dimensions envisagées ici.
410) Yoir F. Klein, Math. Ann. 37 (1890), p. 544; Nicht-Euklidische Geo
metrie (cours autographié Gottingue) 2 (1890), p. 293.
411) W. K. Clifford 342 ). Yoir aussi F. Klein 410 ) et L. Bianchi, Atti Accad.
Torino 30 (1894/6), p. 743; Ann. mat. pura appi. (2) 24 (1896), p. 93.