62. Développements non-archimédiens sur la théorie des parallèles. 147
plique pas nécessairement que la droite soit une ligne fermée, ni que
toutes les droites du plan la coupent ; de même, le fait d’être dans le
cas où la somme s est égale à deux angles droits n’implique pas que
l’on puisse démontrer le postulat d’Euclide d’après lequel par un point
on peut mener une et une seule droite parallèle à une droite donnée;
par contre le fait d’être dans le cas où la somme s est plus petite que
deux angles droits, implique (comme dans la géométrie hyperbolique
ordinaire) l’existence d’une infinité de droites passant par un point
extérieur à une droite donnée et ne rencontrant pas cette droite.
Ces résultats ont été obtenus par M. Dehn par la construction de
systèmes géométriques nouveaux non-arcbimédiens de deux types diffé
rents qu’il appelle système non-legendrien et système semi-euclidien.
Dans la géométrie non-legendrienne (on devrait plutôt dire non-
saccherienne) le rapport de la somme des angles d’un triangle à deux
angles droits est plus grand que 1 et, par un point du plan extérieur
à une droite donnée, on peut mener une infinité de droites ne ren
contrant pas la droite donnée ou, comme dit M. Dehn, parallèles à
la droite donnée 446 ).
Dans la géométrie semi-euclidienne, le rapport de la somme des
angles d’un triangle à deux angles droits est égal à 1, et, par un
point extérieur à une droite donnée, on peut aussi mener une infinité
de droites ne rencontrant pas la droite donnée.
Ces résultats sont résumés dans le schéma suivant, où ç désigne
le rapport de la somme des angles dfim triangle à deux angles droits.
Par un point exté
zéro parallèle
rieur à une droite, on
une parallèle
jeut mener à cette droite
une infinité de parallèles
e>i
Géométrie elliptique
Cas impossible
Géométrie non-legendrienne
e = i
Cas impossible
Géométrie euclidienne
Géométrie semi-euclidienne
e< i
Cas impossible
Cas impossible
Géométrie hyperbolique
446) Ce système serait à étudier en connexion avec la seconde forme véro-
nésienne [voir n° 49].
G. Veronese, Atti del quarto congresso internazionale dei matematici in
Roma 1908, vol. 1, Rome 1909, p. 197/208; trad. française: Bull. se. math. (2) 38
(1909), p. 186/204.
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