1. Caractères spéciaux des nombres de Veronese etc.
149
finiment petites, en particulier des systèmes dont les nombres peuvent
être représentés sous la forme
A M a' 1 + A /u _ 1 co^- 1 H h A 1 (o + A 0 + a x r¡ H h a v r¡ v ,
où [i et v sont des nombres entiers positifs et où les unités (infini
ment grandes) a et (infiniment petites) rj sont des nombres transfinis
tels que l’on ait pour chaque nombre N fini
ío 1 > N o 2-1
et
rf <C N r¡ x ~\
quel que soit le nombre entier positif X.
La continuité de G. Veronese n’impose ici une condition qu’au
dernier coefficient a v (le nombre a v doit être continu au sens de
B. Dedekind); chacun des autres coefficients a i ainsi que chacun des
coefficients A i peut être choisi arbitrairement parmi les nombres pour
lesquels le postulat d’Archimède est vérifié; on peut même supposer
qu’il ne puisse prendre qu’un nombre fini de valeurs.
Les nombres transfinis les plus simples qui correspondent au
concept du continuum de G. Veronese sont formés à l’aide d’un nombre
infini d’unités transfinies; d’une façon plus précise ils sont de la forme
A^o^ -f A /u _ 1 o" ~ 1 + • • • + A 1 co -f- A 0 -f- a x r¡ -j- • • • -f- a v if -J-
et contiennent un nombre fini 3 ) de puissances de », mais une in
finité de puissances de rj.
La continuité de G. Veronese n’impose ici aux coefficients aucune
condition. On y fait d’ailleurs abstraction de ce que ces nombres
transfinis doivent satisfaire à des règles quelconques de calcul ou de ce
que leur ensemble doit former un corps quelconque de nombres.
Les nombres monosemii de T. Levi-Civita sont construits d’une
façon analogue, mais ils ont un caractère plus général puisque les
3) Cette restriction est ici essentielle. G. Veronese [Fondamenti di geo
metría, Padoue 1891, p. 200; trad, allemande par A Schepp, Grundzüge der
Geometiie, Leipzig 1894, p. 217] avait donné un exemple dans lequel figuraient
des nombres avec une infinité de puissances de co. Les règles habituelles du calcul
ne conviennent plus à ces nombres; c’est au fond ce qu’a objecté A. Schœnflies
[Atti R. Accad. Lincei Bendic. mat. (5) 6 II (1897), p. 362] à l’introduction de ces
nombres.
G. Veronese et T. Levi-Civita [Atti R. Accad. Lincei Bendic. mat. (5) 71 (1898),
p. 79, 91, 113] ont observé que la conception générale des nombres transfinis de
G. Veronese s’opposait à l’introduction de ces nombres dont il avait (à tort) fait
usage dans un exemple; l’objection de A. Schœnflies n’avait dès lors plus de
raison d’être.