150 HI la. A. Schoenflies. Notes sur la géométrie non-archimédienne.
exposants de a qui y figurent forment une suite quelconque de nombres
décroissants, et ceux de rj une- suite quelconque de nombres croissants.
Ce que l’on vient de dire pour les nombres de G. Veronese s’applique
cependant encore à ces nombres monosemii.
On peut se proposer de définir les lois des quatre opérations
rationnelles effectuées sur les nombres transfinis de G. Veronese dont
il vient d’être question. Les définitions que l’on a adoptées coïncident
avec celles qui permettent d’étendre les quatre opérations aux séries
entières. En particulier pour que la division soit toujours possible,
il faut introduire des nombres contenant une infinité de puissances de rj.
Si au lieu de nombres on envisage un corps de nombres, il
faut encore poser quelques conditions auxquelles doivent satisfaire
les coefficients A i et a r Pour obtenir en particulier un corps rationnel
dans lequel la continuité de G. Veronese ait lieu, il suffit de prendre
pour tous les coefficients A i et a i des nombres rationnels.
Il en est de même pour les nombres d’un caractère plus général
encore que celui envisagé ici où les coefficients des puissances de œ
et rj forment un ensemble bien ordonné ayant la puissance du continu,
et il en est aussi de même pour les nombres analogues de T. Levi-Civita.
2. Géométrie projective non-arcliimédieime. La géométrie projec
tive s’applique dans l’espace de G.Veronese ou dans celui de T.Levi-Civita.
Cela est manifeste tant qu’on ne quitte pas le domaine des
relations géométriques linéaires puisque toutes les opérations ration
nelles s’appliquent aux nombres de G. Veronese.
Mais quand on quitte le domaine des nombres rationnels, les
nombres de G. Veronese ne suffisent plus, malgré leur propriété de
continuité, à la représentation des points, et cela même si l’on se
donne la latitude de prendre pour les coefficients A t et a t qui figurent
dans les expressions des nombres de G. Veronese tous les nombres
ordinaires (arcbimédiens) possibles.
La cause profonde de cette anomalie est que, dans la continuité
de G. Veronese, en opposition avec celle de R. Dedekind, apparaissent
des lacunes auxquelles ne correspond aucune quantité numérique du
système continu [n° 13]. La continuité de G. Veronese est, à cet
égard, en quelque sorte plus restreinte que celle de R. Dedekind.
Ainsi, pour ne citer qu’un exemple, la détermination des points
doubles de deux ponctuelles projectives situées sur la même droite
peut, dans certains cas, être illusoire 4 ) et il en est de même, dans
4) Voir l’exemple donné par A. Schoenflies, Jahresb. deutsch. Math.-Yer. 15
(1906), p. 39.